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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 29 mai 2006
paru en 2006 (autoproduit)
Amateurs d’ambiances romantiques et de lyrisme étiré, voici Kwoon et son album au titre évocateur : Tales And Dreams.
Une chose frappe d’abord, c’est la qualité du disque, de son packaging, de sa production. Kwoon est ambitieux pour sa première livraison et c’est tant mieux pour nous. Pochette somptueuse qui marie univers à la Friedrich et éléments merveilleux. Le livret nous prévient tout de suite du décalage qui nous attend : « Album Tales And Dreams was recorded in the heart of the Hakuma mountain in 1582. » On nous propose un voyage spatio-temporel, aucune raison de ne pas foncer !
Et le terme « voyage » est exact tant les mélodies étirées de Kwoon nous transportent dans un autre univers bien agréable. Le disque s’insère dans un courant post-rock très facilement reconnaissable et qui évoque tout de suite les travaux des Islandais de Sigur Ros. Mêmes étirements des syllabes par un chanteur à la voix cette fois-ci moins androgyne, même danses langoureuses entre des sonorités de guitares et d’autres instruments à cordes de facture néo-classique, même crescendos qui débouchent sur des explosions sonores surpuissantes (Blue Melody). L’ombre d’Agaetis Byrjun est donc très proche derrière ces dix titres.
En plus de cela le disque peut également se vivre comme un voyage fictionnel, le concept album n’étant alors pas loin non plus. On démarre le disque par la présence d’un narrateur, habitant de la lune, faisant de son expérience personnelle la première matière d’un conte, puis la musique envahit tout sur les morceaux suivants à la fois douce et reposante, mais parfois angoissante. Le titre The Beast est représentatif de cet univers trop calme pour ne pas être fragile et menaçant... Sur Tinklëh, la voix revient parlant une langue que l’on devine inventée, nous sommes alors au cœur du voyage, au cœur de ce récit en musique, au cœur de l’aventure... le moment de grâce. Puis plus-tard, viendra The Door, porte ouverte pour l’auditeur vers la lumière après avoir vécu cette expérience musicale il faut le dire assez fascinante et envoûtante.
Cependant il faut bien revenir sur terre à un moment et on regrettera juste la relative non-originalité du disque tant certains titres auraient pu être composés par Sigur Ros plusieurs années avant ce disque de Kwoon. Maintenant, il est possible que l’avenir appartienne à ces derniers... espérons pour le groupe que cet avenir sera bien réel.
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