Seulement six titres mais plus d’une heure pour ce nouveau groupe helvète dont les influences post-rock sont à chercher du côté de ses prédécesseurs Godspeed You ! Black Emperor ou bien Mogwai. On est en proie au doute et à se demander si ces illustres influences ne risquent pas d’étouffer la créativité personnelle de The Evpatoria Report en évoquant plus qu’autre chose. Les premiers morceaux basés sur des ruptures de rythme, des cassures de cadences sont beaux et lyriques. Les guitares sonnent comme des violons, l’ambiance est sereine. Mais voilà, des splendides titres comme Prognoz ou Cosmic Call sonnent encore trop comme une énième déclinaison du phénomène post-rock.

L’album est long, la mise en place de l’ambiance progressive est lente, voulue, calculée et étudiée. Peut-être même trop. La cadence et le rythme basés sur des ruptures est connue, populaire, éculée. Cependant avec la symphonie et cette capacité à nous plonger dans leur latence, leur univers subtil et mélodique, The Evpatoria Report nous emmène, nous prend par la main et nous guide à travers l’étendue de son domaine.

Arrive alors le titre final de Golevka d’une durée d’un quart d’heure : Dipole Experiment. The Evpatoria Report décolle enfin et montre qu’il mérite toute notre attention. Là où Godspeed You ! Black Emperor prône le pied-à-terrisme encrant sa musique dans une réalité, The Evpatoria Report fait s’envoler ses symphonies, rejoignant l’onirique et la pureté de la musique. Des arrangements superbes, des compositions à couper le souffle, Golevka est tout simplement beau.