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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 3 octobre 2006
paru le 4 novembre 2003 (Bella Union)
Explosion In The Sky. Jamais nom de groupe n’a peut-être aussi bien défini le phénomène post-rock. Un véritable feu d’artifices sonores dont les tympans humains ne peuvent sortir indemnes, sur disque comme dans une salle de concert. Déconcertante, haletante, éprouvante, stimulante, bienfaitrice... la musique d’Explosion In The Sky répond un peu à toutes ces qualifications. Il faut l’essayer.
À la sortie de l’album The Earth Is Not A Cold Dead Place, troisième opus du groupe, le NME, journal tabloïd britannique peu connu pour son sens de la nuance, annonçait fièrement dans ses colonnes la maxime suivante : « Vous aimez Godspeed You ! Black Emperor, vous aimez Mogwai, vous aimez Sigur Rós, et bien vous aimerez ce disque ! ». La couleur était annoncée et il faut dire que cet effet stylistique du journaliste m’avait fait dépenser quelques euros pour cette galette à l’époque. Alors aujourd’hui, qu’en reste-il ? Et bien d’abord un titre symbolique d’un projet musical singulier. En cinq titres, les Texans écologistes qui forment ce combo ont véritablement réussi l’exploit de reproduire la vie en musique, avec ses hauts et ses bas, ses tensions et ses apaisements, une vie tout sauf froide, comme la Terre qui l’accueille.
Mais comment ? Et bien sans fioriture, sans sophistication démesurée, sans orchestration mégalomaniaque. Quatre musiciens, une batterie, deux guitares, une basse, rien que du classique. Mais la force du groupe réside dans sa capacité à créer une atmosphère sur l’ensemble de son disque. Avec The Earth Is Not A Cold Dead Place, les compositions oscillent entre lyrisme et épopée grâce à des guitares parfois lancinantes, parfois conquérantes et une partie de percussion qui apporte à chaque fois une densité incroyable au moment du point culminant des morceaux (notamment sur Only Moment We Were Alone). Chaque élément de la partition est miraculeusement en symbiose avec les autres et un équilibre formidable est trouvé à chaque fois, comme pour la Terre, marraine symbolique de ce projet artistique.
La vie ressort donc de ces cinq titres et des quarante-cinq minutes de musique qui composent l’album. La Terre, l’homme, la nature, de nombreuses images surgissent chez l’auditeur à l’écoute d’un disque envoûtant. Les compositions sont totalement instrumentales, comme souvent dans la musique post-rock, et ce manque de voix n’enlève rien à la grande humanité des compositions de l’album. L’occasion pour nos Texans de prouver que derrière n’importe quel instrument de musique, il y toujours un être humain. Voilà qui est toujours bon à savoir.
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