C’est toujours délicat de dire du mal d’un album que tout le monde aime. On passe vite pour snob, aigri, trop vieux, ou tout à la fois. Prenez le nouvel opus de Franz Ferdinand. Ça buzze à mort autour du quatuor écossais. Quatre années de silence (relatif, hélas), après deux galettes vendues à quelques millions d’exemplaires.

On pouvait s’attendre à du costaud. Vous savez, l’album de la maturité, ce genre de choses. L’album avec lequel l’artiste se renouvelle, prend des risques, parce qu’il a vendu suffisamment de disques pour oser, enfin, s’affranchir du marketing et des parts de marché. La marque des grands. Bref, on s’est dit qu’en quatre ans, les FF (non, pas les Foo Fighters, quoi que…) avaient pris le temps de mûrir leur pop sautillante. Mais non. Ils n’ont rien changé. Rien. Enfin si. Le groupe a dépouillé les rythmiques d’hier de leurs guitares tranchantes, et les a habillé fissa d’electro lourdingue. Ça ressemble à une blague, mais ce n’en est pas une. Faut séduire les gamins, sans effrayer la clientèle. One, two, three, c’est l’euro dance des 90’s qu’on ressuscite ! Pour le reste, c’est service minimum. Mélodies fades. Auto plagiat. On avait pas autant ri depuis le dernier Eagles Of Death Metal sorti il y a… 3 mois (Putain d’époque).

Quatre ans pour en arriver là, ça laisse rêveur. Les ventes seront probablement fabuleuses. Les médias applaudissent. On appelle ça la prime à la notoriété. Difficile de descendre le groupe qui fait vendre du papier, des encarts publicitaires, et colle sous perfusion l’industrie du disque moribonde.
Et si on instaurait plutôt une prime à la casse, pour débarrasser les bacs des groupes inoffensifs, certes, mais totalement inutiles et un poil gonflants.