Chacun de nous a dans sa collection des disques qu’il réserve pour certaines occasions, certains états d’âme. Et puis il y a ceux qui s’empressent de faire écouter aux copains leur dernier achat alors que l’ambiance ne s’y prête pas. En ce sens, Vibrating & Amplified, deuxième album pop-rock du groupe du chanteur-songwriter Arno Sojo, correspond plus à la dernière dénomination.

Passé le premier titre, on atterrit sur un ersatz de I Can See A Liar de Oasis sans pour autant crier au hold-up (Careful What You Bet). Un titre comme Blood Thing est très intéressant dans ce qu’il a de très économique (au passage, structure musicale très proche du One Day de The Verve). D’ailleurs, d’une manière générale, l’album scintille par sa simplicité et une recherche sonore orientée plus vers les atmosphères que vers les grandes démonstrations instrumentales ou les arrangements inutiles et compliqués. Constitué de dix titres, Vibrating & Amplified est un album qui fait son chemin sans se presser, sans donner l’impression d’une finalité précise si ce n’est une production assez lisse et ouvertement polie.

Aucune surprise, Something est formatée pour les radios et se distingue par son agréable mélodie. Parmi les vrais bonheurs, We Are The Outsiders pour son rock new wave et son jovial motif de piano et N.Y.’74 agrémenté d’un riff funky que n’aurait pas renié Tom Morello. Mais tout cela reste malheureusement convenu : on attend un relent de guitare acide et il survient. Le déficit majeur reste dans l’absence d’un seul instant mélodique digne de ce nom.

Malgré tout, les inconditionnels de Swervedriver, Semisonic ou Goo Goo Dolls devraient apprécier puisque c’est plutôt dans ce créneau que Sojo Glider devrait être rangé. On est bien en présence d’un disque mitigé qui relance le débat de l’inspiration quand l’expérimentation n’est pas au rendez-vous. Ceci n’est visiblement pas le meilleur album du siècle de la semaine.