Chansons, textes
Wide Awake

Wide Awake

Audioslave

par Brice Tollemer le 27 décembre 2006

Beaucoup considère Audioslave comme un groupe anecdotique voire ennuyeux. Il est vrai que le "supergroupe" composé de l’ancien chanteur de Soundgarden et des anciens musiciens des Rage Against The Machine a pu apporter son lot de déceptions aux fans de ces deux groupes marquants des années 1990. Mais tout n’est heureusement pas à jeter, loin s’en faut. Wide Awake, par exemple...

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Présente sur Revelations, le troisième album d’Audioslave, il est à préciser que c’est l’interprétation acoustique de Chris Cornell de septembre 2006 pour une radio suédoise qui donne à Wide Awake, par la force des choses, une plus grande puissance vocale.

Chanson à haute teneur politique, elle commence par évoquer l’ouragan Katrina, qui ravagea notamment La Nouvelle Orléans en 2005 ("You can a look a hurricane right in the eye/ 1200 people dead or left to die") et symbole de l’incapacité de l’administration Bush de s’occuper de ses propres compatriotes. Le président texan est d’ailleurs, en outre, la cible du texte écrit par Cornell. L’ancien chanteur de Soundgarden fustige ainsi la loi du Talion et l’aveuglement idéologique ("Follow the leaders, we’re in an eye for an eye we’ll all be blind "). Pourtant, clame le chanteur, il faut rester éveillé, sur ses gardes (" Wide Awake ! ") et ne pas se laisser endormir par les mensonges ambiants (" I find you guilty of a crime, of sleeping at a time ") comme notamment la guerre en Irak ("While you’re somewhere trading lives for oil/ As if the whole world were blind ").

Wide Awake fait ainsi preuve d’engagement, de dénonciation politique, et ceci de manière très explicite, ce qui est plutôt rare de la part de Chris Cornell, qui préfère notamment d’autres thèmes ou le fait alors de manière implicite voire elliptique.

En effet, cela fait maintenant plus de vingt ans que Cornell écrit et compose. D’abord avec Soundgarden, bien évidemment. Le tube planétaire Black Hole Sun, mais aussi des morceaux comme Fell On Black Days et Like Suicide sont caractérisés par un sens mélancolique de la mélodie et du texte. En solo ensuite. Présente sur la bande originale du film de Cameron Crowe (Singles), Seasons est sans aucun doute la composition la plus brillante du chanteur de Seattle. Quant à Temple Of The Dog (hommage posthume à Andy Wood, leader de Mother Love Bone, mort d’une overdose), réalisé avec les membres de ce qui deviendra Pearl Jam, il est sans aucun doute le disque le plus culte de cette période, qu’on a qualifiée trop vite de grunge. Mais la plupart des chansons écrites par Chris Cornell n’a jamais été marqué par le sceau de la protest song.

Un discours direct donc, pour Wide Awake, qui démontre, s’il en est encore besoin, l’inanité de l’action de George W. Bush et de sa bêtise affligeante. Plus spécifiquement, elle met en exergue une des contradictions flagrantes de son administration, qui se plaît à intervenir au Moyen-Orient pour établir la « démocratie » alors qu’elle est incapable de résoudre les problèmes et de prévoir efficacement les éventuels risques que peuvent connaître les États-Unis.



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Wide Awake est disponible sur l’album Revelations paru le 5 septembre 2006 (Epic / Sony Music). Elle n’est, pour le moment, pas sortie en single. La version unplugged de Chris Cornell en Suède s’est déroulée le 7 septembre 2006 à Stockholm.