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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 2 mai 2006
paru le 3 avril 2006 (Warner Bros)
Le nouveau disque de The Flaming Lips commence par des onomatopées (« Yeah, Yeah, Yeah, Yeah... » dit très vite) sur lesquelles vient se placer un son étonnant qui ressemble fort à un rot. Bienvenue dans l’univers un brin délirant des Flaming Lips ! Voilà quatre ans qu’on attendait le retour de la bande de Wayne Coyne, mais ce que l’on n’attendait pas c’est tout le tapage médiatique autour de celui-ci. Même le très respecté, mais il faut bien le dire pas très rock’n’roll, journal Le Monde y est allé de son petit article. Comme si la presse se rendait compte avec beaucoup (allez, disons sept ans) de retard du statut de groupe culte de The Flaming Lips.
Pourtant, cette dernière production semble en deçà des deux précédentes (les fabuleux The Soft Bulletin de 1999 et Yoshimi Battles The Pink Robots paru en 2002), perdant au passage la folie totale et assez radicale de ces chef-d’œuvres. Le discours des Américains s’est politisé puisque l’administration Bush est visée à travers ce LP, le titre At War With The Mystics étant à lui seul assez évocateur. Coyne s’insurge contre son président et sa bande, prenant parfois même pour cela une voix de castré digne de Michael Jackson : « You think you’re radical / But you’re not so radical / In fact you’re fanatical. » (Free Radicals). On retrouve sur ce nouvel opus le compère habituel Dave Fridmann à la production mais le résultat proposé est plus lisse et moins expérimental que par le passé, ce qui peut sembler dommage. Peut-être que le groupe a maintenant renouvelé ce qu’il avait à renouveler et qu’il peut rentrer dans le rang, à son tour pour profiter de sa facilité à composer des chansons tout de même très agréables.
Car, on appréciera quand même des titres à la pop sautillante et fluide comme The Sound Of Failure ou Mr. Ambulance Driver, titre qu’on retrouve avec plaisir après l’avoir entendu sur la bande son d’une comédie américaine en 2005 : Serial Noceur. Certains titres sont assez riches et très convaincants et montrent que la flamme créatrice du trio est intacte comme sur My Cosmic Automn Rebellion où les qualités de chanteur de Coyne se marient avec une composition interstellaire et fantastique qui traîne en longueur comme on l’aime. La paternité de Coyne avec Syd Barrett prend alors tout son sens. Pour rester dans l’astronomie, voire l’astrologie, Vein Of Stars, est aussi très réussi avec son dialogue entre une guitare acoustique et des nappes néo-classiques qui offrent au chanteur la possibilité de se poser des questions existentielles comme c’est souvent le cas dans les chansons du groupe : « Off in the future maybe there ain’t no heaven / It’s just you and me and maybe it’s just as well ».
Un nouveau Flaming Lips au compteur donc, sûrement pas le meilleur mais qui ravit tout de même les oreilles avec de très beaux moments. Enfin, l’ère de l’expérimentation radicale de Zeirreka (album de quatre disques publié en 1997 où l’auditeur devait passer les quatre CD en même temps sur quatre chaînes différentes pour entendre la musique dans son entier, devenant à sont tour un musicien du groupe avec ses chaînes) semble bien révolue. Le fait qu’elle ait existé est déjà mémorable.
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