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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 9 mars 2010
paru en juillet 2001 (Capitol)
Le dernier album en date de Sparklehorse date de 2001 et pourrait bien être la plus belle réussite de Mark Linkous à ce jour. Disons plutôt de « Linkous and friends », car jamais Sparklehorse n’a autant mérité de porter ce nom.
Produit par Dave Fridmann, le producteur fashion de l’époque de l’autre côté de l’océan, l’album est une pure merveille composé de titres à l’univers onirique et à la tonalité douce-amère. Très peu de titres euphorisants avec des guitares endiablées comme Linkous sait pourtant si bien les faire (comme il l’a prouvé sur les deux précédents disques de Sparklehorse) mais plus de ballades à la fois tristes et calmes. La plupart des morceaux sont en tout cas extrêmement léchés et formellement parfaits ce qui peut avoir à faire avec le producteur car sans lui le disque ne serait sûrement pas sorti aussi léché de l’esprit à la fois prolifique et légèrement bordélique de Linkous. Les avis sont donc partagés sur cette perfection formelle de l’album que certains fans de la première heure regrettent, voyant la perte du côté self-made man indé de Linkous, mais il faut bien avouer que l’écoute en est bien agréable.
Les collaborations sont donc les véritables points culminants de cet album envoûtant à plus d’un titre. On appréciera les magnifiques parties de chants à deux voix de Linkous avec Nina Persson (chanteuse des Cardigans) ou PJ Harvey, cette dernière venant également prêter guitare forte avec ce son inimitable sur les titres Piano Fire et Eyepennies. Sur ce dernier titre, on trouve également la contribution de John Parish qui apporte une partie de piano à laquelle l’atmosphère mélancolique du titre doit beaucoup. Et puis, il y a Tom Waits, le mentor, le parrain de Linkous qui vient placer sa voix d’ivrogne des temps modernes sur un titre, beuglant de façon rageuse sur un Dog Door détonnant, véritable surprise de l’album et qui tranche avec le reste.
Il ressort de toutes ces participations et des compositions de Linkous une ambiance toujours plus mélancolique, voire nostalgique. Les guitares ne sont plus reines dans l’univers de Sparklehorse et laissent souvent la place à des instruments à cordes ou à vent qui renforcent le côté old fashion du disque que la pochette évoque parfaitement. On retrouve tout de même dans les textes le même sens des compositions doucement surréalistes de Linkous, toujours peuplés de références animalières qui avaient fait la singularité des disques précédents : « I wish I had / a horse’s head /a tiger’s heart / an apple bed » (Apple Bed). Rarement en tout cas, la modernité musicale aura pu provenir d’une ambiance aussi nostalgique. Le dernier titre Babies On The Sun, pouvant même faire verser sa larme à n’importe quel père un rien sensible au souvenir de la période où son (ses) enfant(s) était bébé.
Pari réussi donc pour Mark Linkous et ses amis avec ce disque dont le sens du titre, It’s A Wonderful Life, n’est pas si simple à appréhender. Ironie ? Hommage à la vie d’un miraculé ? désespoir ?... La suite nous le dira peut-être quand elle arrivera. Mais avec Mark Linkous, il ne faut pas se presser, les choses vont lentement mais sûrement.
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