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mercredi 15 avril 2015
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par Oh ! Deborah le 31 octobre 2006
sorti en 1981 (Factory Once records)
En 1981, une voix dissout ses échos timides et presque indécelables dans un flux de haute volée mélodique. Quelques touches de piano ouatées se glissent de temps à autre. Un grand percussionniste (Bruce Mitchell) marque le tempo. Une guitare dessine ses notes pastelles en forme d’éparpillements microscopiques et infinis. Son jeu en reverb est étonnant. Fait d’arpèges classieux, de nuances balbutiantes, d’ondulations éthérées, il n’est jamais surfait. Il est suprasensible et surtout, bourré de talent. Aucun doute, nous avons bien affaire à un classique méconnu de la cold wave.
LC déverse une volupté cristalline, une mélancolie planante aux candeurs archangéliques toutes altérées par ce sentiment d’abandon, de solitude, voire de désillusion. Pourtant, il contient une part d’espérance toute puissante. Un besoin de s’aérer, de voir loin devant lui, une période de transition hésitante entre nostalgie et résolution. Diaphane et trouble dans ses émotions claires-obscures, c’est pourtant une œuvre mûre qui affirme sa volonté de décrire un paysage pop en demi teinte, mais surtout, beau. C’est bien de beauté dont ce compositeur dépressif et anorexique veut nous parler. Un sujet, une image vaste qu’on à pourtant pas envie d’expliquer lorsqu’on écoute The Durutti Column. On sait juste que tout las dedans prête à rêver, à s’évaporer dans des songes parfois désolés ou réjouissants, inexplorés auparavant. Car LC est certainement un album aussi apaisant que déroutant. Un bout de chemin sinueux qui nous conduit dans l’astre matinal un jour de pluie.
Tout seul, Vini Reilly ou The Durutti Column a presque inventé un genre. Il a sans doute pensé dur comme fer que Manchester avant le cœur fragile derrière ses murs noircis et implacables. Tony Wilson s’est chargé du reste. Dès 1978, il sait quel va être le premier artiste de sa Factory. Il s’apprête à signer une musique extraordinaire.
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