Encore un disque des Beastie Boys sur ce site ? Mais que fait la commission de censure des sites rock ? Pourquoi laisser de tels agissements ? Comment les trois garçons (qui ont dans les quarante piges) de New York ont-ils eu leurs laissez-passer ? Déjà qu’ils avaient fait parler d’eux avec Anthology, un de leurs trois “bestof”, ils nous reviennent avec une bizarrerie.

Pour les non initiés, les Beastie Boys étaient à l’origine des punks. À l’époque, la soul était reine et le disco battait les dancefloor. La révolution était en marche avec les gens de la rue : le hip hop. Le trio ne se relèvera pas de ce choc musical. Ils adopteront ce style tout en gardant leur fervent punk. Cinq albums et de multiples EP plus tard, un retour aux origines sort de leurs cerveaux de malades musicaux : The Mix-Up.

Comme à leur accoutumé, le groupe nous offre un fourre-tout de ce qu’ils ont manipulés : blues, jazz, soul, rythmes tribaux… avec les instruments qui vont avec : synthé de l’époque seventies, boite à wah-wah utilisée à outrance, basse énormes et omniprésentes, etc. Ainsi, ils retrouvèrent leurs places d’origines : Michael Diamond récupère sa batterie, Adam Yaugh ses basses et Adam Horovitz [1] ses guitares.

Finis les paroles cinglantes, finis les flows à la vitesse d’un commentateur hippique. Bienvenue aux mélopées instrumentales originales et autre digression sonores. Le trio nous gratifie d’un LP franchement déroutant, se faufilant entre les divers disques d’une originalité aujourd’hui disparue. Seul Radiohead avait osé un tel revirement en passant du rock à l’électro. Aujourd’hui les Beastie Boys passent de leur hip hop à large spectre à du post-punk instrumental (dixit Michael Diamond) ajoutant ainsi une autre cordes à leur arc. [2]

On se retrouve donc avec disque surprenant pour leur part. On s’attendait bien à quelques choses mais pas à ce “revirement”. Leurs compositions ont réunis toutes leurs expériences de ces bientôt trente dernières années mises à part le grain de folie. À moins que la folie ne réside dans le concept de l’album en lui-même.

The Mix-Up est donc un album à part entière mais surprend quand on apprend de quels cerveaux il a été expulsé. Le renouvellement est là. On aurait pu craindre disque insipide, mais l’imagination est la première ressource de nos gaillards. Cela tiens plus de la pause musicale dans la carrière du trio où bien une sorte de retour aux sources. Seul l’avenir et les concernés nous le diront. Une de leurs envies serai de faire participer des chanteurs à ces compositions. Une idée qui pourrait être intéressantes, mais qui reste dans l’ordre de l’hypothétique.