Au fond du trou. Passé la lecture d’un dossier de presse ultra pompeux, et quelques regards amusés sur des toiles alambiqués, il était temps de consulter le théâtral descriptif des morceaux de l’album. Exercice futile, nul besoin de conseils pour me mettre dans une quelconque ambiance d’écoute. Ambiances Quelconques ?

« Je n’aime pas qu’on me dise en quoi c’est bien ».

Drôle de façon de vendre un groupe. En gros : « On a fait trois concerts à guichets fermés, on est les premiers sur plein de trucs aussi inutiles que des résultats Jamendo, Devianart et on a aussi 99000 résultats français sur Google ». La palme revenant au ronflant slogan : Premier artiste français sur le net. Bref, l’electro pop hallucinée de Lonah ne fait pas dans l’humilité. Consternation.

J’insère la copie CD-R de l’album (!), le son est abominable. Cela hurle de partout, les aigus sont saturés, les graves assomment. L’effort sera laborieux. De ce marasme parfois inaudible surnage néanmoins une réelle identité. Ruptures de rythmes, reprises de souffle, déflagrations, instants jazzy, du groove, du swing, des beats entraînants, etc... Et pourtant, une vraie cohérence ! Incroyable.

Cette sale insolence agace, on aimerait les détester. Mais rien n’y fait, l’auditeur se laisse séduire quitte à baisser le son. Une production faîte maison ou une copie de mauvaise qualité ? Quoiqu’il en soit, le charme opère in extremis. La voix féminine nous toise et nous apprivoise. Portishead n’est jamais bien loin, et les ambiances se font hallucinantes. Malheureusement, la voix de dame Raphaëlle peut, à terme, excéder les moins avertis. Clone criard et désenchanté façon Farmer, elle murmure plus qu’elle ne chante et en laissera plus d’un hermétique à ses peines.

Lonah est assurément une expérience à part qui ne peut laisser indifférent et l’on ne saurait que trop vous conseiller de vous y attarder.