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par one minute in the dream world le 8 février 2010
Décembre 2009 (Fatal Object Music)
Fatal Object Music a déjà frappé un grand coup avec l’album de Brachko, et voilà qu’il réitère la performance avec cet opus d’ [Audible]. Moins rageur mais tout aussi intense, celui-ci livre une new-wave aux soubresauts électro de grande classe que Sans Fin Vers La Lumière, morceau d’ouverture découpé dans une trame claire-obscure bien pens&e, met de suite en valeur. L’utilisation du Français sied à l’option empruntée et les colorations musicales, variées, charment l’auditeur tout en le perturbant par le biais de ressentis troublés, mis en musique avec une mainmise constante sur le produit final. On oscille entre épaisseur sonore et élans plus rêveurs (Shady) et un rock à mi-chemin de l’organique et du synthétique (ADDICT et son chant en "duel" de toute beauté, grave côté masculin et enjôleur, presque narratif, côté féminin). Shadows fait la part belle à ce schéma plus classiquement rock et offre de bien belles trainées noisy, contrebalancées par un fond classieux, et les contributions liées à l’album, nombreuses, s’avèrent remarquables.
Non-content de cela, [Audible] se permet aussi deux reprises plus qu’abouties ; Old Dreams d’Asylum Party et The Hope Seller de Rise And Fall Of A Decade. Magnifiques, sombre et imposante pour la première, plus "lumineuse" pour la seconde, celles-ci ravivent le souvenir tenace de groupes essentiels et prouvent le côté non-conventionnel de Bertrand George et ses invités.
De surcroît, ceux-ci instaurent avec succès une langue nordique sur Salin Min et slon rythme électro brumeux aux sautes d’humeur bienvenues, et étayent régulièrement leur propos de sonorités magiques et de percus obsédantes (Signal Missing). Chaque titre suscite une attention poussée et engendre un "trip" sonore et mental mémorable, aidé en cela par une inspiration et une inventivité intarissables. L’intro nerveuse de Silence Time Alone et ses nappes synthétiques jetées sur un arrière-plan "dark", la délicatesse de Sacrée, son instabilité entre modération et intensité, le côté pesant et oppressant de The Aura constituent ainsi, entre autres, de beaux exemples de la majesté de l’œuvre présentée, dont la fin tient elle aussi ses promesses, un remix de Sans Fin Vers La Lumière par Atta Sexden s’invitant au rayon des bonnes surprises.
Que dire au moment de conclure donc, si ce n’est que nous tenons là, après Brachko, une œuvre singulière, décalée, hors du temps, et qu’il devient dès lors plus que nécessaire de se pencher sur le cas d’un label aux productions sonnant comme de superbes défis aux années 2000 et à leur cohorte de revivals plus ou moins crédibles.
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