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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 6 mars 2007
Paru en 2006 (autoproduit)
David Fakenahm est le genre de personne qu’on aimerait connaître, le genre de type capable de parler à travers sa musique, délivrant un message chaleureux et profondément humain dans un monde souvent trop déshumanisé.
Le bonhomme a déjà un passé musical. Il a d’abord travaillé en groupe, avec In Limbo, dont l’album, Pondway Sessions, date de 1999 puis en accompagnant avec sa batterie le trop confidentiel Johan Asherton sur le disque Trystero’s Empire. En puis, les choses sérieuses ont vraiment commencé pour l’artiste quand il s’est lancé seul, avec deux EP, ses Short Stories, étalées sur deux courts volumes.
En 2006, David Fakenahm a voulu prendre de l’ampleur et publier un véritable album, intention louable à l’écoute du résultat final. Tout est « fait maison », comme on dit. Le musicien compose et interprète tout chez lui, sûrement coincé entre un boulot et une vie de famille (on n’en sait rien, on suppose.) Humanité donc, car le disque respire un amour de la musique, un respect des compositions léchées, de la production travaillée au maximum avec les moyens du bord qui font plaisir à écouter. Fakenahm dans la lignée des grands self-made men pourrait, toute proportion gardée, être comparé à Mark Linkous pour cette maîtrise englobante de son projet artistique. La comparaison devrait faire plaisir à l’Orléanais, alors on l’ose.
Autre rapprochement prestigieux, Eliott Smith et ce style d’une pop teintée de folk si envoûtante et popularisée par le regretté américain. C’est la famille musicale de Fakenahm que nous retrouvons là et son disque est bien structuré entre cette insouciance juvénile de la pop (Winter In Warm, Handsome) et cette gravité sombre du folk (le sublime Your Perfume). L’univers acoustique qui domine le disque est en effet souvent relevé par quelques lignes d’électricité d’une vivacité stimulante pour l’oreille.
Sur ce disque, nous retiendrons les morceaux suivants : Kyoto, du nom du protocole, dont on ne saisit pas vraiment le texte crypté cherchant à y décrypter un probable engagement, la douceur de Green Magic qui cette fois-ci impose la vision écolo du monsieur exprimée ici sur une belle balade acoustique avec un duo guitar/keyboards réussi, et puis le poignant Your Perfume, en position conclusive du disque, somptueuse perle acoustique où Fakenahm attaque les notes de relance du morceau après les silences avec une intensité qui transmet une émotion remarquable. La voix se fait ici plus rauque, touchante, parfois magnifique.
Alors merci, David Fakenahm, merci car les gens comme vous sont ceux que l’on nomme les passionnés, ceux qui font de la musique alors que cela demande tant d’énergie que les exigences du quotidien peinent à tolérer. Il y a des centaines David Fakenahm en France, qui ne font pourtant pas la couverture de Rock’n’Folk (puisqu’il semblerait que ce soit maintenant facile). Des centaines de personnes pour qui l’horizon métro/boulot/dodo doit être dépassé par des perspectives plus stimulantes autour de notes et de cordes à pincer, de textes à écrire, de messages à délivrer. Le fait est que c’est ce disque là qui est arrivé dans ma boite aux lettres, celui de David Fakenahm, celui d’une personne sûrement remarquable.
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