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par Fino le 10 mai 2006
Il est 20h50 quand une centaine de privilégiés prennent d’assaut le studio 105 de la Maison de la Radio pour assister à la Black Session de Bernard Lenoir. Cette fois-ci ce sont les Écossais de Belle And Sebastian qui se plient à cet exercice dangereusement formaté pour la radio, à l’occasion de la sortie de leur nouveau disque, The Life Pursuit. Quelques jours après le coup de gueule poussé par Michelle Soulier après qu’un tiers des invités ne s’est pas présenté pour le concert des Guillemots, la salle est pleine à craquer et c’est un tonnerre d’applaudissements qui accueille le mythique présentateur, puis le groupe...
Et quelle formation ! Aux huit musiciens s’ajoute une bonne vingtaine d’instruments (quatre claviers, violon, violoncelle, mélodica, trompette...) ! Première excellente surprise, le groupe ne se contentera pas, comme le font hélas beaucoup trop de leurs homologues, de dérouler son dernier album pour en faire la promotion. À peine arrivé sur scène, Stuart Murdoch, air enfantin et visiblement ravi de jouer, annonce « an ooooold song ». C’est à cet instant que l’on prend conscience que cette bande de jeunes gens est déjà un « vieux » groupe, qui fait étale de sept albums et de plus d’une centaine de chansons. Un répertoire dans lequel puiser à loisir pour offrir une prestation de grande qualité.
S’entremêlent donc quelques perles du récent The Life Pursuit, tel ce magnifique et très « kinksien » Another Sunny Day, délivré dans une bonne humeur non feinte. La pop délicate et (contrairement à ce qui pourrait en être pensé) terriblement raffinée de ce grand enfant qu’est le chanteur transporte des spectateurs ravis et met irrémédiablement en joie chaque oreille présente. On constate alors que le groupe a formidablement progressé dans ses performances scéniques depuis ces dernières années. Stuart Murdoch commente, plaisante, invite une jeune fille à traduire ses propos (pour expliquer le thème de Sukie In The Graveyard), se joue des applaudissements métronomiques de la salle ... Avec Stevie Jackson (chant et guitare), ils sautent et dansent comme le feraient deux enfants. Ainsi le guitariste de se saisir d’un mélodica et d’effectuer des mimes de plus en plus étranges sur des réjouissances qui prennent un instant des accents new wave avec Electronic Renaissance. Cette apparente simplicité, ces chansons tendres et entraînantes ont raison d’un public qui était déjà acquis à la cause du groupe.
Quand les anciens tubes sont joués avec tout l’entrain qui caractérise le personnage, c’est l’intégralité de cette petite foule qui se lève avec joie ; elle ne se rassiéra pas. Les Écossais règnent majestueusement sur cette enceinte à l’acoustique irréprochable. Ce n’est que lorsque, une fois le set achevé, le groupe ne répondra pas aux applaudissements incessants d’une dizaine de minutes par un rappel, que l’on reprendra conscience des réalités d’un concert radio. Une réalité qui paraît néanmoins désormais beaucoup moins morne après un tel spectacle.
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