King Tut’s, salle/pub où se retrouve la jeunesse musicalement inclinée de Glasgow, est ce soir du 8 septembre le lieu d’un grand rassemblement. Pour fêter la rentrée dignement, les Glaswegians nous ont concoctés une triple affiche pour un concert de 3h30. Les festivités sont ouvertes par un jeune groupe Seal Cub Clubbing Club qui accompagne BSP dans de nombreuses dates de cette tournée avant de se lancer dans sa première tournée britannique. Les quatre garçons jouent leurs compositions devant un public attentif et ouvert, réceptif plus que de coutume chez nous aux premières premières parties... La voix pas très assurée du chanteur qui cherche encore ses repères nous empêche d’apprécier pleinement les premiers morceaux, mais se reprenant, il nous accompagne dans une demie-heure agréable où le public, sirotant sa pinte, se montre bien vivant.

La salle se remplie encore et encore, et la seconde première partie va ainsi surprendre un nombre conséquent d’aficionados. Entre le claviériste, portant une planche à repasser. Dépliée, il y dépose un ordinateur Mac pendant que le guitariste/chanteur s’installe. Celui-ci commence a chanter quand soudain surgit du Mac une voix électronique « Hello, we are Firebrand Boy, I’m a bit shy tonight.... ». Le claviériste a délaissé son clavier et saisi une télécommande.

Firebrand Boy

© Vyvy

Au moyen de celle-ci, il fait émettre au petit ordinateur des sons nombreux et sans grand intérêt. Celui-ci annonce les prochaines chansons, glisse quelques mots. Le chanteur lui accompagne les bips de Game Boy du mieux qu’il peut. On se croirait dans un jeu vidéo, sauf qu’ici, la musique ne se joue pas en arrière-plan, en accompagnement d’aventures trépidantes, non, ici, elle est le centre du dispositif, et ne tient pas le coup. L’étonnement des premiers morceaux passés, le public, blasé, se résout alors à siroter sa deuxième pinte de plus belle.

L’heure avance et le public va (enfin !) pouvoir assister au set du groupe, qui si on se fie aux nombres de badges, T-shirts, voire tatouages, a acquis dans ses contrées un statut quasi-culte. British Sea Power n’est pas là pour promouvoir son deuxième album Open Season sorti depuis déjà 1 an et demi, non BSP fait une tournée par envie. British Sea Power, rappelons le, c’est une belle illustration de la scène de Brighton (scène dont on a parlé récemment au travers des Kooks, qui n’ont en commun avec les showmen de ce soir qu’une origine géographique) et dans cette ville balnéaire, BSP s’est bâti une sérieuse réputation de live, et devant cette salle comble et bientôt comblée, le quatuor ne va pas démentir les éloges précédents.

British Sea Power

© Vyvy

Armés de feuillages, les roadies du groupe donnent à la scène et aux artistes (collier de lierre oblige) un aspect champêtre. Les décors mis en places, le groupe prend la scène sous les applaudissements d’un public acquis à sa cause. Alternant au micro, Yan et Hamilton mêlent adroitement leurs styles personnels, passant d’Open Season que la salle connaît bien à son précédent The Decline Of British Sea Power que la salle clame et acclame. On entend notamment de très beaux Remember Me ou Fear Of Drowning et même le très long Lately pour le premier opus. Le deuxième album, est lui aussi bien représenté (set d’une heure et demi oblige). On reconnaît ainsi un splendide How Will I Ever Find My Way Home ? qui atteint une intensité sidérante. Le show continue et on se pâme devant les mélodies plus douces du deuxième album. Quand le set finalement se clôt, on a pu apprécier de nombreuses facettes du réel talent du groupe, tantôt mélancoliques, tantôt surexcitées et tout cela nous donne qu’une envie : qu’ils en sortent un nouveau, et vite !