Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Alexx le 17 octobre 2006
paru en 1974 (Polydor)
Tout commence avec un harmonica. Non ! Tout commence le jour d’une rentrée. Non plus !! En réalité, tout commence effectivement avec un harmonica. Sentencieux, sévère ; on se croirait presque dans un western dont la musique a été composé par Ennio Morricone. Il en faut pour s’évader. Surtout lorsqu’on évoque le crime du siècle.
Pour l’anecdote, Supertramp est un groupe très important pour moi. C’est avec eux que j’ai réellement compris ce qu’était la voie à suivre pour ne pas faire comme les autres et appartenir à une communauté : les adorateurs du Rock ! Par ailleurs, c’est aussi une étape dans la vie musicale d’un de mes collègues qui en partie grâce à eux, s’est engagé dans ce monde. [1] C’est donc avec le cœur que je parlerai. Désolé pour ceux qui espérait une chronique la plus objective possible.
Après deux albums passés relativement inaperçus, les Super Clochards changent la donne. Seul les deux chanteurs, musiciens et compositeurs restent : Roger Hodgson et Richard "Rick" Davies. Ruinés, le groupe se relèvera grâce à leurs quelques titres écrits après leurs échecs. Une fois l’équipe reconstituée, les barbus s’attèlent à ce qui sera leur retour mais aussi leur chef-d’œuvre. Totalement isolé avec leurs familles, le groupe travaille et il en ressort Crime Of The Century. Ceux qui ont déjà écoutés leur "best of" blanc, connaissent les trois quart de Crime Of The Century. Et pour ceux qui sont allés jusqu’à leur "best of" noir, ils ne leur manquera qu’Asylum pour en connaître la totalité. Tout ça pour faire remarquer qu’un album est quasiment entièrement disponible sur deux compilations !
Crime Of The Century est certainement le meilleur album du groupe, toutes formation confondue. Le seul point noir, paradoxal, c’est la surdiffusion du single Dreamer à la radio qui vaut au groupe son titre de "groupe rock FM" avec une tripotée de titres disponible sur l’album Breakfast In America et plus facilement diffusable de par sa durée. Pourtant, cette chanson n’est pas nulle, mais à force de l’entendre, on ne l’écoute plus...
L’album joue sur les voix des deux leaders ainsi que sur les synthétiseurs (assez peut utilisés pour l’époque). La voix aigüe de Hodgson et celle plus nasillarde de Davies permettent aux chansons de prendre différentes teintes. Le premier est geignard sur If Everyone Was Listening, insouciante et légère sur Hide In Your Shell. Sur Asylum, le deuxième est posé, sûr de lui, puis se perdant dans les méandres de la folie avec moults cris et tics vocaux.
Les textes, quant à eux, sont simples et les titres parlent d’eux-mêmes. School évoquent les rentrées de classe et critique le système scolaire [2]. Crime Of The Century semble nous parler d’un crime mûrement réfléchi dont on ne peut deviner que l’enjeu. Mais ceci est une autre histoire... À noter que ce titre clôturera tous les concerts du groupe.
On pourrait presque se permettre une théorie sur l’agencement des chansons. Un adolescent fait sa rentrée. Peu apprécié, il est peu aimé et reste à l’écart. Se renfermant de plus en plus sur lui-même, il craque, tombe dans une folie douce, lui permettant de rêver et de s’évader loin. Pourtant, personne n’entend ses plaintes. C’est ainsi que vient le suicide. Un crime commis par tous et personne... Je sais, je pars en vrille. Mais qui sait ? Ceci n’est qu’une interprétation !
Tout se termine par un harmonica, l’intro de School. Non ! Tout se termine par un sentiment très fort ; d’avoir écouté une œuvre magistrale se finissant en apothéose. Non plus !! Tout se finit par cet harmonica qui nous a ouvert le chemin. La boucle est bouclée.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |