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mercredi 15 avril 2015
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par Thibault le 28 avril 2009
Paru le 15 avril 2008 (Light in the Attic)
En 2006 les Black Angels avaient sortit un premier album plutôt réussi, Passover, dans un registré psychédélique sous haute influence du Velvet Underground et de Pink Floyd période Syd Barrett. Un premier opus dont les qualités étaient, paradoxalement, les faiblesses que l’on pouvait lui reprocher. A savoir un son impressionnant et travaillé et une voix parfois géniale, souvent très bonne, mais une malheureuse tendance à se reposer sur ces deux atouts en délaissant les mélodies, nuances et chansons. De fait, malgré des compositions décentes et même deux titres brillants (Young Men Dead et Bloodhound on my Trail), Passover avait la sale manie de se répéter, ne formant qu’un bloc de cinquante minutes avec quelques variations et modulations selon les différentes pistes. Un concept pouvant avoir son intérêt mais tout de même très limité. Alors qu’en est-il au stade du second album ? Est-ce que le sextet texan a corrigé le tir et s’est orienté vers plus de mélodies et vers des compositions plus affinées ? La réponse est non, malheureusement.
Pire, les Black Angels ont plongé tête la première dans les travers de Passover, misant tout sur un mur du son rempli de reverb et d’effets, sur lequel Alex Maas pose sa voix en shaman incantateur. L’album se veut ainsi hypnotique, il appelle à la transe, tout en réussissant à éviter les deux pires écueils du genre, à savoir les poses prétendument occultes, magie noir psychédébile ou la béatitude nounouille « getting high with my friends ». Néanmoins cela ne sauve pas Directions to See a Ghost, malgré un premier morceau bien ficelé, tout l’album est sur la même note. D’un bout à l’autre des rythmiques vaudous qui jouent sur trois fréquences, des guitares gavées de fuzz et de reverb mais qui à l’arrivée sortent un son en tout et pour tout, un seul, le tout étiré sur des plages plus longues et plus lentes. Avec un Alex Maas qui déclame ses paroles bien plus qu’il ne les chante.
Bref tous les défauts de Passover exacerbés. Et sans l’énergie rock ni la concision de celui-ci, Directions to See a Ghost vire à l’encéphalogramme plat, aucune tension, dommage pour une musique visant l’hypnose. Prenez le titre final, Snake in the Grass, long de seize minutes. Ecoutez les deux premières minutes, avancez de deux minutes, écoutez durant trente secondes, ré avancez de deux minutes, écoutez trente secondes, etc. Cela tourne en rond à tel point que cela finit par tourner à vide. L’album reste appréciable, mais manque cruellement de consistance, les Black Angels ont un son, pas deux, une voix (qui ne fait presque plus aucun effort) et pratiquement aucune chanson ni aucun groove. Dans un registre psychédélique similaire on recommandera bien davantage Avatar des Comets on Fire.
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