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mercredi 15 avril 2015
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par Dumbangel le 24 octobre 2006
paru le 8 août 2006 (Sup Pop/PIAS)
Bon... certes, on est là, à la bourre sur ce coup-là. Au moment de la chronique de cet album, ça faisait presque trois mois que le disque est déjà dans les bacs. Mais si vous êtes passés à côté de ce disque lors de sa sortie, il va falloir à tout prix vous le procurer. Il y a dix ans de ça, je découvrais Surfer Rosa des Pixies. Ce jour-là, je me pris une claque immédiate et mémorable. Je redécouvrais ce que le mot rock signifait. Dix ans plus tard, l’écoute d’Avatar des Comets On Fire me procure la même sensation.
Après le très acclamé Blue Cathedral sorti en 2004, le groupe revient donc avec ce Avatar d’anthologie. Depuis leur formation en 1999, les Comets On Fire (déjà, quel nom !) ont affiné leur écriture et leur dernier album, enregistré durant neuf mois en peaufinant chaque note, chaque placement, chaque riff, marque enfin la quintessence de leur style si particulier. La musique des Comet On Fire, c’est la rencontre entre le meilleur du free jazz, de l’acid-rock des seventies et du mouvement hardcore actuel. Soit un mélange improbable entre les envolés des arabesques guitaristiques du Quickilver Messenger Service, l’esprit de Sun-ra, la rage "High Energy" du MC5 et le son des nineties typiquement hardcore de Fugazi. Les Comets On Fire réussissent alors l’exploit de retrouver l’esprit originel de tous ces groupes sans jamais sonné passéiste à aucun moment.
L’album est court, malgé des chansons tournant autour des six-sept minutes en moyenne. Dogwwod Rust qui ouvre l’album donne le ton. Entrelacs de guitares rageuses, chant typiquement 70’s de Ethan Miller, délires bruitistes soufflés par une bonne vielle echoplex, rythme pneumatique martelé avec une grâce non commune : c’est ce que l’on appelle une entrée en matière des plus réussies même si le meilleur reste à venir. Jaybird explose dans nos oreilles avant de délivrer sa superbe coda libératrice qui nous mène tout droit vers un Lucifer’s Memory aux contrées bien plus apaisées, dominé par un piano durant tout son long. Puis vient The Swallow’s Eye, l’un des grands moments de l’album qui s’ouvre sur une intro des plus troublantes et inquiétantes pour finir sur une sucession de riffs de guitare et de breaks de batterie des plus démentiels. Holy Teath, qui lui succède, est hautement plus anecdoctique. Elle ne dure d’ailleurs que trois petites minutes. Puis vient un instrumental tribal envoutant, Sour Smoke, mantra sonore hypnotique évoquant le Santana première période, dont le côté répétitif provoque un effet proche de la transe.
Le disque se clot sur la véritable pépite de l’album qu’est Hatched Upon The Age. Deuxième titre dominé par le piano de l’album après Lucifer’s Memory, la chanson justifie à elle seule l’achat du disque. Sublime ballade rock où la voix d’écorché vif d’Ethan Miller fait des merveilles, le solo torturé de guitare final, un long hurlement plaintif fantomatique à souhait précédé par une interlude planante des plus floydiennes qu’il soit, vous scotche litéralement à vos enceintes avant de ne disparaitre brutalement tout comme il est venu.
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