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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 2 mai 2006
paru en avril 2006 (Nocturne)
Done Anker est un jeune francilien qui se sentait à l’étroit dans le cadre (qui peut s’avérer réducteur) d’un groupe. Jusqu’ici tout va bien. On ne prendra même pas la peine de mentionner quelques exemples d’artistes s’étant trouvés dans la même situation. Là où l’affaire se gâte quelque peu, c’est qu’il a poussé cette idée jusqu’à la réalisation d’un album « solo » somme toute peu original, accompagné de son frère, de sa compagne, ainsi que de trois autres musiciens. C’est ainsi lui que l’on retrouve aux paroles, au chant, à la composition, aux arrangements... et au reste. Reconnaissons lui donc ce mérite, qui n’est pas des moindres, mais qui ne suffit malheureusement pas à faire de ce coup d’essai l’album du siècle.
On a ainsi du mal à comparer ce que l’on écoute à quelque chose... que l’on apprécie. Disons que le disque s’approcherait d’Axel Bauer (tel ce Tu Fais Simple), dans sa période la moins mauvaise. Mais toute autre comparaison avec un hybride de rock et de chanson française serait viable. S’enchaînent donc des accompagnements rock classiques (et basiques), sur lesquels le fameux Done Anker appose une voix atmosphérique (L’Arène, J’en Suis Sûr, et la plupart des suivantes). Les chansons se suivent et se ressemblent fortement, dans des tonalités légèrement new wave (Presque Parfaite).
Alors on tente de s’accrocher aux textes. Cependant, Éblouis-moi fait malheureusement partie de ces disques dont on a peu envie d’écouter les paroles. La voix, mais aussi surtout la façon dont l’auteur-compositeur l’utilise, sont en effet peu douces au cortex. Tous les morceaux s’ouvrent sur la même introduction chantée d’une voix mi-énervée mi-désespérée, avant qu’un simili rock ne vienne à la charge. Tous les morceaux ? Non, presque tous. Y fait exception l’éponyme Éblouis-moi, petit village gaulois dans lequel la musique n’entre jamais réellement, et qui laisse donc la place vacante à cette voix dont le manque de variations (et plus généralement de ce petit je-ne-sais-quoi) gâche des chansons qui auraient mérité des interprêtations moins monotones.
Quelque fois une petite variante pointe le bout de son museau, tel ce joli accompagnement au piano sur Je Suis La Foule, accompagnement qui ne parvient malheureusement pas relever à lui seul le niveau global du disque.
Il est en revanche probable que les amateurs de ce qu’il est convenu d’appeler abusivement la nouvelle scène rock française apprécient (voire aiment beaucoup), tant on est avec ce premier album de Done Anker à des années lumières de la diarrhée musicale d’un Kyo, signe encourageant. Tous les autres risquent en revanche d’avoir beaucoup plus de difficultés...
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