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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 2 janvier 2007
paru en janvier 2007 (Fortuna Pop !)
L’essentiel, c’est que l’on prenne du plaisir à l’écoute. Que ça ressemble à R.E.M. (Act Deranged pour n’en citer qu’un) ou à Chris Rea (Orbit Around You) par exemple ne doit pas venir gâter démesurément le moment. On n’est certainement pas en présence d’une originalité débridée avec les "Famous Problems" d’un groupe du Connecticut qui a déjà plus d’une décennie à son actif. Néanmoins, la galette n’est pas du tout à jeter au tri des ordures ménagères.
L’album offre d’ailleurs un intéressant dégradé. En effet, si l’on se passe la musique des Butterflies Of Love deux fois de suite, nos oreilles - qui ont déjà entendu mieux, il faut l’admettre - nous font nous rendre compte que le début du disque est sensiblement plus clair que les dernières pistes, ce qui ne va pas de soit lorsque l’on se laisse tirer par le fil de la bande de New Heaven. C’est d’ailleurs une sensation de clair obscur qui se dégage de cette guitare électrique (s’étirant tant et si bien dans le décor sonore que l’on ne distingue parfois plus très bien ce qu’elle joue) et de la voix de l’un des deux Greene, qui peut parfois, c’est vrai, ressembler à s’y méprendre à une Richard Cocciante alcoolique cherchant désespérément, et depuis une bonne semaine, une boite de dragées Fuca.
La formation ne s’enferme pourtant pas totalement dans une pseudo torture psychique noyée sur les comptoirs de bistrot qui est de bon ton aujourd’hui. In A Blizzard In A Lighthouse, s’il reste dans la même veine, explore brièvement et sans s’y perdre les simili trous noirs 80s, alors que l’outro de Conquer Every Woe ose une once de déconstruction, un soupçon de guitare décousue, un brin de faussement « barré ». Quant à No Moon No Su No Stars, meilleure piste de l’objet, elle se permet un détour tout à fait réussi du côté du Brian Jonestown Massacre, et envoie sa guitare dérailler dans des aigus délicieux. Un morceau qui fait regretter que le CD n’ait pas défriché davantage ce début de sentier. Les morceaux sombres de tomber de rideau sont de très bonne facture, à l’image de Ghostride, qui lorgne du côté d’autres chantres d’un revival sixties à supposer que le terme ait un sens, The Greenhornes.
Oh que non, The Butterflies Of Love ne sont pas le Velvet Underground, mais d’une part leur petite (sans mépris aucun) pop-rock sauce R.E.M. a le mérite de constituer un ensemble qui s’écoute plusieurs fois, en faisant certes autre chose - cuisine, lecture, puzzle de 3500 pièces à l’effigie d’un Monochrome de Klein, acuponcture sur ours en peluche... -, mais avec plaisir. D’autre part, une petite moitié de l’album est réellement et intéressante dans le changement d’orientation de la bande, et réussie.
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