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mercredi 15 avril 2015
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par Manu le 1er novembre 2005
Enregistré en 2004, sorti chez Dead Bees Records le 1er mars 2005.
Le schéma est classique. Cinq potes lycéens de l’Oregon décident de former un groupe. Le lycée terminé, ils rejoignent la grande ville, Portland, et l’aventure commence... Alors que leur deuxième album bricolé dans un garage ne commence qu’à peine à faire parler sur la scène locale de l’autre côté de l’Atlantique, B-Side Rock est déjà sur le coup.
Le disque commence sur un air niais d’harmonica country à faire fuir Charles Ingalls. Mais n’ayez crainte, ce n’est qu’une petite intro qui laisse très vite place à des festivités plus qu’intéressantes. Les premiers morceaux laissent l’impression d’un joyeux bordel. Ça fourmille d’idées et de références si bien qu’il est difficile de cerner et de donner un nom à ce que l’on entend. Ça oscille entre pop funky, folk et psyché sur fond de bidouillages en tous genre accompagnés de discrètes et subtiles harmonies vocales. Le prototype même du groupe indé qui, par peur de tomber dans les redites et les facilités, fait tout pour proposer quelque chose d’original. On applaudit quand ça marche mais par trop se mettre en danger, l’auditeur se perd parfois et on dit dommage.
D’autant plus que le groupe n’a pas toujours besoin de tous ces artifices pour nous renverser. C’est ainsi qu’en plein milieu du disque, on trouve une série de morceaux plus classiques, ce que justement le groupe semble fuir sur le reste du disque et pourtant, ce sont les passages les plus réussis. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si le premier de ces morceaux a été enregistré live : Concrete Heaven est une magnifique chanson folk sur fond de pedal-steel et d’harmonica que Neil Young (excusez du peu !) n’aurait pas renié. 40 Stripes nous plonge avec douceur dans les sixties avec un accent gentiment psyché faisant penser à Love. Puis, avec Asleep For Days, on passe à une pop plus rythmée, avec toujours ces belles harmonies vocales (on est loin des Beach Boys, je vous rassure) et on pense cette fois-ci à Belle & Sebastian. Enfin, Dreamers & Giants, une sublime ballade pop-folk, achève de nous faire chavirer dans un doux rêve où s’entremêlent à merveille piano, guitare sèche et pedal-steel.
Sorti de ce passage lorgnant clairement vers une musique plus traditionnelle démontrant la capacité du groupe à transcender les genres en évitant les clichés, on retourne avec peine au joyeux bordel des débuts. Ça va d’un passage bluegrass mal venu avec Dirty Pearls à des épisodes psychés bordéliques (Leopard’s Will To Live, Cold Gold Diamond), à du pop-rock artisanal (Moving Minors Over Country Lives, Lux & Royal Shopper), en passant par des bidouillages hip-hop (Love I Exclaim , Love).
Au final, on a là un album qui laisse une multitude de drôles impressions. On retient une série de quatre chansons frisant l’état de grâce, plantées en plein milieu d’un bazar rempli de bonnes idées où rien n’est mauvais mais rien n’est très bon non plus. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne reste pas indifférent et ça, c’est déjà énorme. Un groupe très prometteur à suivre de près !
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