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par Sylvain Golvet le 18 novembre 2008
À Inside Rock, on les aime bien nous les Hushpuppies. On les a même interviewé il y a deux ans maintenant. Alors pourquoi se priver lorsqu’ils donnent ce soir un concert à la Maroquinerie, d’autant qu’il s’agit du dernier concert de la tournée, un truc exceptionnel qui promet un spectacle avec des musiciens encore plus motivés. Oui mais voilà, ce qui objectivement peut être un super concert, une soirée pleine de sueur et de rock’n’roll, peut s’avérer être totalement anecdotique pour le spectateur. Comprenez bien que cette chronique va se révéler totalement subjective.
Car il arrive quelques fois qu’on passe totalement à côté d’un concert, sans que la faute en puisse en être imputée à l’artiste sur scène. Apprécier un spectacle, c’est de toute façon un ressenti, un point de vue, un truc intime qui est lié à plein de critères : humeur, placement dans la salle, bagage musical, … Des paramètres plus ou moins réunis qui conditionnent notre avis final. Or là, ce soir de novembre, où nombre de ces conditions étaient réunies justement (salle à échelle humaine, public motivé, musiciens en forme), je suis totalement passé à côté. Mais totalement ! À peine un battement de pied, la tête qui oscille mollement, des regards un peu partout… Le gars qui se fait chier quoi. Parce que ça arrive, ce genre de choses, je suis pas le premier et je serais pas le dernier. On demande aux artistes d’être au top, d’assurer soir après soir, or on sait bien qu’il y a des hauts et des bas. Hé bien c’est la même chose pour les spectateurs finalement. Combien de fois est-on tombé dans une salle absolument pas réceptive à un show exceptionnel ? Oui, la scène, cela peut aussi être, comme le dit Jean-Jacques Goldman, des actes manqués.
Et c’est à se moment-là qu’on prend conscience de détails qu’on aurait totalement occultés en temps normal. La musique passe alors en arrière-plan et on acquiert une sorte de recul sur la situation. On voit alors des trucs rigolos, comme le clavier qui se gratte le nez en plein morceau, le bassiste qui communique par grimace avec le public, qui vanne son batteur, le chanteur qui se prend la tête de basse dans la tronche en fonçant en avant de la scène, ou le roadie luttant au tir à la corde avec le public qui a choppé le câble du micro.
Entendons-nous bien, le concert des Hushpuppies était objectivement réussi. Il fallait voir les sourires des (jeunes) spectateurs à la fin du set et les voir continuer à se déhancher après le spectacle pour s’en rendre compte. Même la personne qui m’accompagnait à trouvé ça exceptionnel. Rien de concret à leur reprocher donc, ils se sont donnés à fond, ont enchaîné les bombinettes garage, sauté à plusieurs reprises dans la fosse. Sans être d’exceptionnels musiciens, ils proposent un show réellement énergique et varié. Visiblement galvanisé par la réaction du public et probablement heureux de pouvoir tout donner une dernière fois, les Hushpuppies s’amusent et jouent avec la salle. Comme lors de ce long break où ils refusent de continuer tant que le public n’a pas assez gueulé son envie. Non, vraiment, rien à redire.
Donc la prochaine fois que vous lisez une review de concert, dites-vous que l’avis qui y est développé dépend quand même fortement de l’humeur de celui qui l’a écrite. L’auteur n’a pas aimé le concert de votre artiste préféré : c’est qu’il n’y connaît rien. À l’inverse, il a assisté à un concert exceptionnel mais vous ne pouviez pas y être : pas de regrets, ce n’était sûrement pas si bien que ça après tout. Je vous autorise donc à me détester pour cette chronique ratée. Je m’arrêterai là en vous précisant que l’avantage de ce genre de situation, c’est qu’on peut se permettre de se concentrer sur les photos. Alors enjoy !
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