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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 10 mai 2006
paru le 3 avril 2006 (Up Music / Warner)
Un nouveau groupe émerge en ce début d’été et réussit le coup de force de signer directement leur premier opus chez une major : Hyperclean qui vient donc de sortir le bien nommé... Hyperclean. Quintet électrique mené par le chanteur-parolier Frédéric Jean, la formation parcourt actuellement l’Hexagone pour soutenir ce premier effort paru au début du mois d’avril 2006. Mais qu’en est-il de ce dernier ?
L’univers créé par le disque est tout de suite marqué par des ambiances sensuelles voire coquines comme en témoignent les premiers mots du premier morceau lui aussi intitulé... Hyperclean :
« C’était Hyperclean que tu sois là,Que tu caresses mon sexe avec le chat qui dort à côté,Là, sur le sofa... »
Tendre scène de la vie quotidienne diront certains, nonchalance arrogante sans intérêt prétendront les autres, la question n’est pas là mais cette atmosphère de chronique d’une humanité ordinaire ne quittera jamais vraiment les textes du disque, lui donnant un petit côté singulier assez agréable. On notera dans la foulée, le plus « provocateur » Pistolet que n’aurait pas renié un André Breton du premier Manifeste :
« Ah si seulement j’avais un pistolet,J’irai tuer des bonshommes,Tirer au hasard dans les rues... »
On le voit, le nom du groupe, et le titre de l’album de surcroît, se présentent comme un oxymore vis-à-vis de certaines paroles chantées par Jean. Lui-même en a conscience concluant ce morceau en rappelant cette idée : « C’était un morceau du groupe Hyperclean ». Merci de le préciser. On trouve en tout cas une démonstration de cela avec le singulier titre Fermer Ta Gueule où le chanteur prend un malin plaisir à chanter d’une voix semi-langoureuse l’histoire d’une vieille tante sadique et perverse.
Voilà pour les textes ; et la musique alors ? C’est vrai que le bât blesse plus à ce niveau car certaines compositions peuvent bien paraître à l’auditeur un brin trop... hyperclean. Certains titres manquent en effet de consistance et de relief, enfermés dans un registre pop-rock assez vu et revu mais qu’il est difficile de reprocher au groupe dans ce qui reste leur premier essai. Parfois, le groupe s’aventure tout de même vers une intro plus risquée, proche de celles que l’on peut trouver sur Moon Safari (Sortez Dehors). Le rapprochement avec Air peut même se trouver renforcé à l’écoute du titre Les Cygnes mais le processus de la voix trafiquée sur des arrangements de Fender Rhodes tourne malheureusement un peu trop vers le kitsch sur ce coup là. Pourtant on trouve de bons passages sur l’ensemble du disque comme ces parties de cuivres bien placées sur La Fin De L’Hiver ou cette entraînante combinaison guitare / basse sur Les Cigarettes. Ici la musique se libère enfin, les musiciens se lâchent et offrent à l’auditeur quelque chose de beaucoup plus enlevé et ainsi très convaincant. Hyperclean est donc capable du meilleur et c’est tant mieux, il ne leur reste plus qu’à prendre l’habitude de le fournir plus fréquemment.
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