Certains d’entre-vous ont peut-être tenté l’expérience The Concretes sans être conquis par ce groupe. Pourtant, la formation scandinave a offert en 2004, un premier album à la musique d’une rare beauté. Les compositions reposaient essentiellement sur l’interprétation de Victoria Bergsmann. Le timbre de voix distancé de la jeune femme (qui n’était pas sans rappeler celui de Nico), contrastait parfaitement avec les arrangements musicaux et l’instrumentation ambitieuse du groupe. Ce drôle de mélange vous a certainement totalement séduit ou totalement refroidi. En 2006, The Concretes publient avec un second album In Colour. Ils ont fait appel cette fois-ci à Mike Mogis, producteur de nombreux groupes du label indépendant Saddle Creek et bras droit de Conor Oberst, leader de Bright Eyes.

Avec de jolies ballades folks telles que Sunbeams, Change In The Weather ou encore A Way Of Life, nous nous étonnons (presque) d’entendre la voix de Victoria aussi nuancée et mélodieuse. Chosen One et On The Radio, les deux premiers singles de l’album, sont de charmantes chansons pop, où chaque instrument de musique utilisé trouve naturellement sa place. L’album semble être moins axé sur Victoria. La chanteuse délaisse en effet plusieurs fois son micro sur quelques morceaux. La batteuse Lisa tient le rôle principal sur Your Call, le temps de donner la réplique à Romeo Stodart (chanteur des Magic Numbers), tandis que la guitariste Maria interprète Grey Days d’une façon un peu monocorde.

Sur As Four, trois voix entonnent les paroles d’une façon hypnotique, accompagnées d’un piano et de percussions entêtants, un morceau « presque » intime comparé à Song For The Songs, où l’octet a fait appel à dix autres musiciens pour jouer sur cette chanson qui clôt l’album. Enfin, nous ne pouvions pas terminer cette chronique sans évoquer Tomorrow, tellement aérien et totalement sublimé par la voix fragile et mélancolique de Victoria. Les Suédois nous offrent un superbe second album. In Colour est très intéressant à explorer. Chaque chanson est bien plus aboutie et plus cohérente que celles du précedent disque. Les mélodies ne manquent pas et l’élégance des compositions surprend toujours et un peu plus à chaque écoute.