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mercredi 15 avril 2015
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par Our Kid le 15 novembre 2005
paru le 30 octobre 1995 (Factory)
Quoi de plus naturel que de compiler Happy Mondays ? Formation phare d’une époque (pas si lointaine) où l’Angleterre était au chômage et se battait dans les stades de foot, nos Mancuniens, à l’inverse, se préoccupaient de nous divertir, via la scène baggy, à coups de house music, de pop, de rock et de toute autre musique dansante, avec la plus grande réussite.
Ce n’est pas un secret, la musique de Ryder & Co. ne se prête guère au format de l’album - si l’on excepte Pills ‘n’ Thrills And Bellyaches, le sommet de la carrière du groupe, sorti en 1990 - et il apparait naturel de compiler les plus grands succès de ces rosbifs-là en guise d’introduction dans l’univers des joyeux lundis (déjà le nom...).
En gros, la carrière du combo s’étend de 1984 à 1993, date à laquelle Shaun Ryder, tête pensante (!) de la bande, se fait éjecter à cause de ces conneries. Il faut dire qu’on a affaire à des clients : figures de proue de la « révolution de l’ecstasy », nos joyeux lurons ont été de toutes les soirées à l’Haçienda et on ne compte plus les interviews délirantes ou les déclarations stupides... Non, la force de Happy Mondays se situait sur scène et la plupart du temps sur disque, comme le montre le disque 1, intitulé Loads. Tous les singles sont présents, de Step On à Kinky Afro, en passant par Hallelujah, Lazyitis, W.F.L., Tokoloshe Man ou 24 Hour Party People... ainsi que les chansons les plus marquantes des divers EP ou albums pour lesquels on retrouve un certain John Cale, ex-Velvet Underground ou encore Martin Hannett aux manettes. Ici, tout est bon, rien à jeter. Le groove des chansons est imparable : qu’on le veuille ou non, on se retrouve à bouger les fesses et à se déhancher frénétiquement !
Evidemment, l’esthète reprochera une sonorité aux couleurs des années 1980 (quoique les synthés sont utilisés à bon escient et remplacent en fait les cuivres) et des approximations dans le chant de Ryder. Pour leur défense, Happy Mondays est composée d’individus quasi-analphabètes, trouvés au fond de la misère ouvrière et qui se défoncent religieusement avec tout ce qu’ils trouvent. Pour autant, les paroles de Ryder valent le détour et font la plupart du temps sourire : paroles chopées lors d’une conversation de narcotiques anonymes (Stinkin’ Thinkin’), récit d’une folle journée du groupe (24 Hour Party People)... D’ailleurs, Ryder parle plus qu’il ne chante...
Paru en 1995, à une époque où le groupe n’était plus et voyait Ryder faire le guignol avec Black Grape, cette compilation suscita un vif enthousiasme à sa sortie. Bien qu’un best of constitue le minimum de ce que peut offrir une maison de disque, Factory choisit de mettre les petits plats dans les grands et propose une édition limitée pour les 10.000 premières copies de Loads sous forme d’un disque supplémentaire, Loads More, sur laquelle on retrouve une sélection des meilleurs remixes des morceaux des Mancuniens pour la première fois sur disque.
Ainsi, des pointures de la scène anglaise tels que Bernard Sumners, Martin Hannett ou Vince Clarke sont invités à restituer leur version des succès du groupe et au final, il apparaît avec d’autant plus de force que Happy Mondays avait un talent inné pour faire danser les masses. C’est vrai, quoi, on n’est plus habitué !
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