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mercredi 15 avril 2015
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par Arnold le 15 mai 2006
Beaucoup connaissent Love In Vain... Que ce soit par les Rolling Stones ou par Eric « slowhand » Clapton... Mais à la base, cette chanson est beacoup plus vieille que ça. Elle est née en 1933 sous les mains noires de l’un des plus grand guitaristes blues du Delta : Monsieur Robert Johnson.
Question primordiale. La réponse l’est tout autant. Robert Johnson est tout simplement le Roi des Chanteur Blues du Delta. D’après la légende, le jeune Robert était plutôt mauvais à la guitare et se faisait même moquer de lui. Puis il aurait disparu, puis réapparu un an plus tard, jouant comme un dieu de sa six-cordes. On raconte qu’il aurait rencontré le diable au croisement de la route 61 et de la route 49, et qu’il lui aurait vendu son âme pour savoir jouer de son instrument... Il est alors applaudi de partout... Un producteur le découvre et lui fait enregistrer plusieurs titres dans une chambre d’hôtel, en une seule session. Quelque prises pour chaque chanson et le tour est joué. L’unique enregistrement de Robert Johnson est dans la boîte. Parmi ces titres : Love In Vain Blues.
Cette chanson est encore une triste histoire à se flinguer, comme beaucoup de chansons blues. Celle-ci raconte l’histoire d’un garçon qui suit la femme de sa vie à la gare et la regarde partir. Rien d’extrêmement original me direz-vous, c’est un thème qui est même plutôt banal. Oui, mais elle n’est pas jouée par n’importe qui. Robert Johnson, dans ses chansons se place plus souvent au premier plan. Quand quelqu’un part, c’est lui. Ou bien quand la femme part, il y a trahison, il est en colère, mais pas abattu... C’est la misogynie de l’époque, le bluesman sans attache, rock star avant l’heure, une femme dans chaque port... Juste lui et sa musique, peu importent les femmes et leurs sentiments... Là, pour une fois, il est abattu, il déprime. Son amour est vain, sa femme le quitte emmenant dans le train avec elle l’âme et le blues du pauvre homme resté à quai...
When the train, it left the station with two lights on behindWell the blue light was my blues, and the red light was my mind
La chanson est belle, unique dans le répertoire de l’artiste. Robert Johnson fait pleurer sa guitare, et ses mots transportent tellement d’émotion, que l’on ne peut rester insensible...
C’est ainsi que Keith Richards découvre le titre en 1968 sur la seconde collection de bootlegs de la Légende du Delta dont il est l’un des plus grands fans. Love In Vain le fait chavirer. Il le fait écouter à Mick qui adhère aussitôt. C’est décidé, les Rolling Stones vont reprendre la chanson. Ils la réarrangent, rajoutent des cordes, la font plus country... « Ca a donné une autre chanson, étrange, plus poignante. Robert Johnson est un parolier magnifique, mais ses chansons étaient plutôt sombres. » explique Mick Jagger.
Elle est jouée live pour la première fois lors des concerts du Rock’n’Roll Circus. Brian Jones y signe d’ailleurs sa dernière grande contribution avec le solo de slide guitar. Ceux qui ont Let It Bleed chez eux auront probablement remarqué que l’ange blond n’est pourtant pas crédité pour cette chanson. Effectivement, avec tous ses problèmes de drogue il est absent des studios, il est donc remplacé par Ry Cooder à la mandoline, et c’est Keith qui réinterprète son solo slide à la note près.
Aujourd’hui, le nom de Robert Johnson éveille une fascination particulière sur ceux qui le connaissent, mais il est pourtant totalement inconnu du grand public. Et pourtant ce guitariste noir en a inspiré plus d’un. La majeure partie des guitar-heros qui nous fascinent aujourd’hui lui vouent un culte. De Keith Richard, à Eric Clapton, en passant par Jimmy Page et tant d’autres... Tous se sont fendus d’une petite reprise (voire d’un album tribute en ce qui concerne Clapton). Love In Vain est la plus connue, mais on peut aussi citer Travelling Riverside Blues reprise par Led Zeppelin, ou Sweet Home Chicago par les Blues Brother...
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