Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Brice Tollemer le 10 mai 2010
Cela fait maintenant vingt-cinq ans qu’a débuté la carrière de Mark Lanegan, du côté d’Ellensburg, état de Washington. Tout d’abord avec le grunge des Screaming Trees avec lesquels il a sorti sept albums. Ensuite en solo avec son premier disque, The Winding Sheet, sorti en 1990 et qui contient un duo avec Kurt Cobain sur « Where Did You Sleep Last Night ». Plus tard, durant la décennie qui vient de s’écouler, il collabore entre autres avec les Queens Of The Stone Age, Isobel Campbell et plus récemment avec les Soulsavers. Une carrière riche et bien remplie qui nous permet de constater deux choses : un, il sait très bien s’entourer ; deux, son catalogue de chansons est plutôt vaste et assez varié. Et quand on possède une voix comme la sienne, tout ceci prend par ailleurs une tournure alléchante.
Alors, à l’annonce d’une tournée européenne d’une vingtaine de dates (commencée le 20 avril dernier aux Pays-Bas et qui s’achèvera le 24 mai prochain en Finlande, en passant par la Russie et la Finlande, mais en évitant soigneusement la France), on ne pouvait être qu’enchanté à l’idée de retrouver Lanegan en solo et en acoustique, accompagné seulement du guitariste Dave Rosser, officiant régulièrement pour les Twilight Singers et les Gutter Twins. C’est à la Scala, une très bonne salle du nord de Londres, que le songwriter américain joue son unique date dans la capitale britannique. Un concert sold-out, un public connaisseur d’environ huit cent personnes, une ambiance intimiste et chaleureuse, bref des conditions idéales pour apprécier une performance de qualité. Mélange parfait de classe et de sobriété, le set commence par un titre de Bubblegum, « When Your Number Isn’t Up ». Mark Lanegan pioche par la suite dans ses autres albums solo (« One Way Street » et « Don’t Forget Me » des Field Songs, « Shiloh Town » et « On Jesus’ Program » de son fabuleux album de reprises I’ll Take Care Of You, sans oublier « Wild Flowers » de son premier disque) mais également dans le répertoire des Screaming Trees, avec « Where The Twain Shall Meet » (présent sur Buzz Factory) et dans celui des Queens Of The Stone Age avec une reprise acoustique d’Hangin’ Tree qui ravit la salle. Un reprise de Pink Floyd par ici (« Julia Dream ») un sourire par-là juste avant « Misirlou » (probablement le seul sur scène depuis le début de sa carrière), deux rappels et vingt-deux titres joués, les ingrédients parfaits d’une soirée qui a vraiment tenu ses promesses.
Oh, et en passant, comme ça, tout ceci ne coutait que dix euros environ et aucune personne à l’entrée n’a brisé les noix pour des questions de caméras, d’appareils photos ou quoi que ce soit. De temps en temps, il est réconfortant de ne pas s’arracher un rein pour voir un concert et de ne pas subir une fouille millimétrée comme si on allait assister au conseil de sécurité de l’ONU. Mark Lanegan n’a définitivement nul besoin d’artifices ou de postures pour offrir à son auditoire une prestation tout en retenue mais tellement efficace et aboutie.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |