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mercredi 15 avril 2015
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le 6 mars 2006
C’est dans un Bercy bondé de trentenaires bien calmes qu’apparaissent The Bravery, petit groupe de New York qui a su allier la bonne vieille new wave avec le rock. Le groupe bouge un peu sur cette grande scène, tâchant de ne pas soulever les draps qui cachent le décor de Depeche Mode, mais le public refuse poliment l’invitation à danser. Comme bien souvent, la première partie n’intéresse pas les fans, toujours soulagés lorsque leur groupe fétiche arrive enfin sur scène.
La salle de gym du quartier n’aura pour une fois pas trop laisser à redire sur son acoustique.
La balance est très bonne, et la voix grave de Dave Gahan passe très bien dans ce hall de gare. Cela a d’autant souligné la différence de timbre entre les deux leaders du groupe. Les quelques titres chantés par Martin Gore, même s’ils sont très beaux et mettent en valeur une grande sensibilité, paraissent malheureusement bien pâlots.
Dave Gahan, le brun ténébreux, toujours sexy, est en forme. L’homme de scène ne laisse pas de doute possible quant à sa vocation : le contact du public le fait vivre. Ses détracteurs peuvent trouver de mauvais goût sa façon de bouger, en particulier ses déhanchés qui passeront sûrement à la postérité comme le jeu de jambes d’Elvis, mais c’est un showman pur qui parvient à galvaniser un Bercy un peu long au démarrage, ne se privant pas de venir au plus près sur cette petite avancée de la scène aménagée pour l’occasion.
S’il ne s’agit ici pas de presse people, le costume de Martin Gore se doit d’être détaillé. Pour une fois tout en noir, l’auteur-compositeur du groupe s’est orné d’un bonnet à crête, sans oublier ses plumes sur les épaules, et un pagne à franges au-dessus de son pantalon, le tout façon gladiateur punk. Il n’y a pas de doute, il est anglais !
La mise en scène est en effet de rigueur dans un concert de Depeche Mode, même les synthés et autres appareils à bidouillages en tout genre sont habillés façon Star Trek. Et n’oublions pas l’énorme sphère sur le côté indiquant tour à tour« Sex, Pain, Angel, Love, Vice » comme pour donner le thème de chaque chanson.
Les titres sont évidemment réorchestrés pour le live, on ne compte que trois musiciens, dont Martin à la guitare puis aux claviers, et donc pas mal de séquenceurs. Mais c’est justement ce qui fait ce son Depeche Mode.
Le public de fans de la première heure doit être satisfait du set, lequel n’est pas centré sur le dernier album. Au contraire, on y trouve de tout, du premier album au dernier, sans exception. Le public a même droit à I Just Can’t Get Enough, pas entendu en concert depuis un moment et sur lequel on sent la fosse remuer ses épaules, comme les parisiens savent si bien le faire... Ne leur jetons pas la pierre cependant, car c’est bien la première fois que je vois tous les gradins se lever comme un seul homme, dès le début du concert !
Mais rien n’impressionne plus Depeche Mode, qui sait que le public peut chanter seul les refrains de tous les vieux titres. D’ailleurs, une des coquetteries dans un concert de Depeche Mode, c’est cette ablation du « oh ooh oh oh ! » façon match de foot pour rappeler le groupe, le public de fins connaisseurs préférant le chanter comme sur Waiting For The Night.
À noter qu’un prochain live (sortie prévue en septembre, et réalisé par Blue Leach qui suit le groupe depuis le début du Touring The Angel) devrait montrer un public déchaîné d’après le groupe.
Il y a à l’heure actuelle peu d’artistes qui peuvent se vanter d’une telle longévité et en même temps de posséder non seulement un style propre, mais surtout d’être les seuls à y régner : Depeche Mode ne ressemble à rien d’autre, et rien d’autre ne ressemble à Depeche Mode.
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