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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 7 avril 2005
paru le 10 janvier 1927.
Le septième art ne sait plus où il en est, paraît-il. Il n’y a plus, pour se fixer sur la cote des stars, que le barème du nombre d’entrées. Hollywood, Hollywood ! Or le barème du nombre d’entrées sera pour bientôt le lot quotidien des nouveaux jeunes faiseurs d’images perchés là-haut, sur les collines. Entre un Alfie et Alexandre le Grand récemment sortis, plus personne n’est présent pour nous parler de tous ces classiques qui sont devenus des moments forts du Cinéma. Rétro, tout ça.
Mais puisqu’on dit qu’on ne sait plus rien sur ces mecs et que plus personne ne s’avise à faire le sum up sur les trente premières années, alors retroussons nos manches avec ce film préhistorique ! Metropolis se situe en 2026 où la population est divisée entre les travailleurs qui doivent vivre sous terre dans l’obscurité et les riches qui profitent de cette splendide cité futuriste. La différence entre les deux sociétés est palpable à travers des images qui comptent parmi les plus connues du vingtième siècle ; nombre d’entre elles présageront des chefs d’œuvre de science-fiction tels 2001 : l’Odyssée de l’Espace ou Blade Runner.
Les travailleurs, emmenées par la mignonne Maria, préparent une révolte contre les distants penseurs qui les dominent dans ce despotisme futuriste. Il ne peut y avoir de compréhension entre les mains et le cerveau tant que le cœur n’agit pas comme médiateur, telle peut être la symbolique du film. De nos jours, tous les films de science-fiction ont de superbes effets spéciaux générés sur informatique. Ô oui, bien sûr, qu’ils ont l’air joli, mais ce n’est plus très compliqué de les fabriquer. Car en 1926 - comme chacun sait, les ordinateurs n’étaient même pas encore inventés - tous les effets devaient être faits à la main ou alors en un seul exemplaire. Et lorsqu’on se plonge un instant dans tout ce qui a été conçu pour les besoins de ce film, il est tout bonnement impossible de ne pas être impressioné !
Au choix, d’immenses bâtiments, des explosions, des innondations, téléphones interactifs (comment a-t-on pu penser à cette idée de génie ?), séquences de transformations, robots et bien d’autres... Aucun autre film n’a autant poussé les limites des effets spéciaux de la sorte, pas même Star Wars ou Jurassic Park - pourtant pas mal dans leur genre. De plus, la façon qu’a Fritz Lang de filmer est simplement parfaite. L’utilisation des expressions corporelles est formidable, le jeu de lumière est totalement au point, tout ici fera date. Quant à l’histoire, intrigante, excitante et bourrée de références religieuses mais aussi de leaders tyranniques, aucun doute qu’Hitler a du apprécier ce film...
Somptueux et spectaculaire, grâce à des décors sophistiqués et son style science-fiction moderne, Metropolis demeure de nos jours la consécration du cinéma muet allemand.
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