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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 8 novembre 2005
paru en 1998
Un film qui sort en 1998 en faisant une certaine apologie de la vie par la décadence, voilà de quoi laisser un cinéphile pantois. Car des scénarii comme ça sur fond historique côté Londres du début des années 70, ils ne courent vraiment pas les rues. Velvet Goldmine raconte l’histoire d’un journaliste anglais qui, en 1984 (référence à George Orwell, donc), enquête sur la carrière de Brian Slade, star du glam rock des années 70 à travers le dixième anniversaire du canular de son assassinat sur scène au sortir de sa tournée mondiale. Ce film reflète exactement la façon qu’a notre société de cacher ses sentiments (jalousie, haine, douleur, amour) en focalisant l’opposition entre Brian Slade (joué par l’impeccable Jonathan Rhys-Meyers) et Curt Wild (le non moins phénoménal Ewan McGregor).
Bien évidemment, les connaisseurs auront reconnu les destins croisés de David Bowie (l’artiste folk-rock qui devient l’icône du glam rock) et Iggy Pop (le précurseur manipulé qui sombrera dans l’oubli) dont la célébrité du premier l’a rendu frustré et tente de se faire aimer par le second. Encore que cela peut être une interprétation du point de vue de l’homosexualité suffisamment représentée ici, une manière de traiter le sujet central du film, l’importance d’une famille à laquelle on échappe finalement jamais et par extension, la nécessité d’être entouré d’amour même si celui-ci peut être douloureux.
Son univers est tellement réaliste qu’il est assez jouissif de retrouver les acteurs théâtralisés lors de performances musicales. Hauts en couleurs, paillettes et flamboyance, les décors contrastent la plupart du temps avec les personnages principaux aussi blancs qu’un ballon de Muscadet servi au comptoir. La bande-son du film est forcément axée rock glamour puisqu’à l’exception de T.V. Eye des Stooges (plutôt rock) et Make Me Smile de Steve Harley & Cockney Rebels (plutôt pop), tout le reste est de très haute facture et apporte une touche douce-amère à la trame dramatique qui se déroule sous nos yeux. A noter l’apparition à l’écran du groupe Placebo pour une version du 20th Century Boy de T.Rex même si une invraisemblance s’immisce lorsque le bassiste de la formation remonte sa guitare au niveau de son épaule tandis que la musique défile...
S’il faut bien sûr rappeler qu’Hollywood est matériellement de la partie par l’intermédiaire de Michael Stipe (R.E.M.) comme producteur, il n’en demeure pas moins que Velvet Goldmine est désormais un fleuron du cinéma british des années quatre-vingt dix au même titre qu’un Face de Antonia Bird.
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