H-Trance est le nouveau groupe de Loïc D. né sur les cendres de son précédent groupe qui répondait au doux nom de Caca... Musique Pour Chien est le second album de H-Trance, et, malgré ce nom qui laisse présager le pire, une œuvre louable contenant son panier de défauts et qualités. Tantôt pop, tantôt nébuleux, tantôt lo-fi, Musique Pour Chien balance et tangue dans une musique cheap expérimentale qui laissera pourtant ce petit goût d’inachevé malgré les bons titres présents.

L’album s’ouvre sur un très bon titre, Arty Show, jeu de mots potache qui laisse découvrir une pop-song efficace et mélancolique. Une boîte à rythmes lance le chant sans friotures de Loïc D., à la musicalité accrocheuse et facilement assimilable qui fait penser sur le ton et sur la manière à Elliott Smith. L’accompagnement pop-folk est sobre mais parvient tout de même à tirer son épingle du jeu, instaurant cette ambiance lo-fi sympathique à la manière des désormais ex-Grandaddy. Un brillant titre d’entrée, ça fait plaisir. Malheureusement il s’agit du titre le plus réussi de Musique Pour Chien. En effet, le reste de l’album ne tient pas vraiment ses promesses. Strip Tease est une ballade électronique folk qui ne décolle pas malgré un chant attisant et chaleureux de Loïc D. La boîte à rythmes revient nous faire un petit coucou sur les titres A Conscious Man ou Bubble-Brain, qui semblent vouloir recréer l’ambiance de Mercury Rev au synthétiseur, ce qui n’est pas gagné d’avance... Mais ces titres sortent tout de même du lot grâce à la voix tactile de Loïc qui touchent subtilement sans trémollos, sans pastiches vocaux, juste une sincérité musicale plaisante.

Ce qui gêne dans ce second album de H-Trance, c’est quand Loïc D. ne chante pas. Tout simplement. Les influences se font sentir, notamment du côté de Massive Attack, mais qui au final avec cet effet cheap assez marqué ressemble plus à du Jean-Michel Jarre qu’autre chose. Des titres comme The Machine ou She’s Alive se veulent progressives et ambiantes, mais au final toquent un peu à la mauvaise porte. Les variations sont minimes, et le fil conducteur se construit au moyen de samplers et sabordent ainsi l’effet escompté. L’exemple le plus flagrant de cette maladresse est le titre final Deep qui varie durant six minutes (sur les huit minutes que dure le titre) sur le même et unique accord. Abstraction et minimalisme, d’accord, mais il ne faudrait pas trop en abuser...

De bonnes choses toutefois sur ce Musique Pour Chien. Les qualités de Loïc D. arrivent à pointer le bout de leur nez par moments, mais se laissent trop souvent se faire embourber dans des compositions électroniques ou progressives lo-fi qui ne s’accordent pas totalement à la vocation pop pourtant toute tracée de H-Trance. À charge de revanche.