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par Tami le 28 février 2006
Il est à peine 19h30, il y a déjà une longue file d’attente qui patiente devant la salle. Le concert affiche évidemment complet. Les revendeurs cherchent désespérément des places pour les revendre à des prix exorbitants... Il s’agit du second concert parisien des Arctic Monkeys. Leur première prestation n’avait pas laissé un souvenir impérissable en novembre dernier... Lors du festival des Inrocks, devant un public qui n’était pas le leur, dans "l’immense" salle de l’Olympia, les anglais semblaient perdus... Autant dire qu’ils sont plus qu’attendus ce soir.
L’histoire des Arctic Monkeys vous la connaissez tous... Leurs démos ont été mises à disposition sur la toile. Des chansons avec de bonnes accroches mélodiques qui séduisent instantanément, une musique jouée par de jeunes types simples, sans esthétique particulière. Les concerts affichent sold out alors que le groupe n’avait sorti qu’un single... et cela ne s’arrête pas là. L’album sort enfin et bat des records de vente. La presse musicale est dithyrambique. Mais en réalité le premier EP est plutôt décevant, il est aussi lourd que le titre qu’il porte (Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not). Un disque (trop) vite réalisé, une production qui laisse à désirer, une immédiateté dans les morceaux qui finit par lasser, de nombreux morceaux inutiles qui font office de remplissage... Espérons qu’une bonne prestation puisse nous faire oublier l’indigeste Whatever People say blablablah.
Le groupe Mystery Jets assure la première partie du concert. Le quintette vient d’achever une tournée britannique (NME Awards Tour) en compagnie de Arctic Monkeys. Les mots « Zoo Time ! » résonnent à travers les enceintes. Les Mystery Jets entrent sur scène et jouent une longue introduction instrumentale. Tous les membres scandent « Zoo Time ! » à plusieurs reprises. À la fin de la chanson, le bassiste Kai Fish prend la parole pour présenter la formation. Il s’exprime dans un excellent français, pourtant, le groupe est bien anglais. Il nous apprend qu’il a suivi ses études dans un lycée français de Londres et que le chanteur vit (ou a vécu) à Paris. Après ce premier morceau déconcertant mais néanmoins captivant, la formation arrive à séduire une partie du public. Difficile de décrire la musique jouée par les Mystery Jets, elle est aussi riche rythmiquement que mélodiquement. Cette richesse est apportée par le chanteur Blain Harrison qui est aussi bien claviériste que percussionniste.
Il est assis derrière un drôle d’instrument, à sa droite, se trouve un clavier et à sa gauche, le couvercle d’une poubelle sert de cymbale (Pour la petite histoire, le guitariste d’une cinquantaine d’années à sa gauche n’est autre que son papa Henry Harrison). Le groupe enchaîne avec The Man Who Ran Away et You Can’t Fool Me Denis, titres un peu moins expérimentaux que Zoo Time mais tout aussi plaisants. Ils nous séduisent par leur originalité. La prestation est disons un peu « bordélique ». Les instruments et les vocalises partent un peu dans tous les sens mais le tout est bien maîtrisé. Mystery jets terminent leur set par Alas Agnes.
Les Monkeys débarquent. C’est l’hystérie. Des jeunes filles hurlent le prénom du chanteur puis tombent dans les pommes (bon j’exagère un peu mais certains journaux prétendent que Arctic Monkeys surclassent les Beatles, alors pourquoi pas après tout...). Ils débutent leur set par View From The Afternoon, une chanson qui est un exemple parfait de ce dont ils aiment abuser, c’est-à-dire le cassage de rythme. La musique s’arrête nette, on croit que le morceau est fini et... non en fait, il est pas terminé.
Les guitares grondent, I Bet You Look Good On The Dancefloor est lancé. Les pogos deviennent de plus en plus violents. Les slams se multiplient. Le morceau trop souvent entendu, gagne en lourdeur et exaspère plus qu’autre chose. Mais le sautillement général est tout de même contagieux... Suivent des chansons aux titres aussi longs qu’ils sont ennuyeux à écouter (You Probably Couldn’t See For The Lights But You Were Looking Straight At Me ou Perhaps Vampires Is A Bit Strong But...). Les guitares sont horriblement grasses. Scummy (connu sous le titre plus conventionnel When The Sun Goes Down) vient illuminer ce milieu de set trop répétitif. Il débute par une douce introduction acoustique et là, le changement de rythme est attendu. Petite pause. Le public attend patiemment le moment où tous les instruments commencent à s’énerver pour se remettre à danser.
Alex Turner fait durer le suspense et continue à se saouler avec du jus de pomme (euh non avec du cidre, enfin, c’est pas mieux). Puis le groupe enchaîne avec deux morceaux « bouche-trou » de Whatever People Say I Am..., Red Light et Still Take You Home. On aurait largement préféré entendre une vieille démo (Choo Choo, Cigarette Smoke ou encore Bigger Boys And Stolen Sweethearts), mais bon les anglais persistent et signent leur mauvais goût pour les chansons choisies pour leur premier EP. Ils continuent avec un petit inédit bien inutile, toujours avec un titre à rallonge Leave Before The Light Come On. Heureusement, ils ont enchainé les meilleures chansons à la fin du concert, l’agréable Mardy Bum est suivi du très dansant Fake Tales Of San Francisco. A Certain Romance, la composition la plus inspirée du groupe, sera le dernier morceau du set. Il n’y aura pas de rappel. Difficile d’adorer ou de complètement détester la prestation de Arctic Monkeys... Les meilleurs moments de la soirée se résument tout de même aux trois dernières chansons. Les morceaux insignifiants de l’EP se révèlent toujours aussi inutiles dans le set. Turner manque un peu de charisme, mais reconnaissons que certaines compositions aux mélodies immédiatement accrocheuses se suffisent à elles-mêmes. On retiendra surtout la jolie découverte de la soirée, Mystery Jets, dont le premier album sort le 6 mars 2006.
Set-list :
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