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mercredi 15 avril 2015
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par Psymanu le 6 mars 2007
paru le 10 avril 2006 (Garage Records)
Marousse est un groupe méconnu du grand public mais qui pourtant compte déjà 12 ans d’existence, et se compose notamment d’une chanteuse dont on se permettra de rappeler qu’elle est là soeur de Santi, le mythique batteur de la Mano, qui a de plus fait partie de la Marmaille Nue, et ça, ça claque sur un CV. On sent d’ailleurs que le combo mise gros sur la personnalité de la miss puisque Marousse est le surnom de Marina, la dite demoiselle. Trois albums avant celui-ci, intitulé Qui Veut Sauver La Reine ?.
Le morceau-titre est un hymne au rock’n roll sous la forme d’un enchaînement de références ("Rock’n roll animale, j’aurais voulu être ton chien", entre autres). Le riff est plutôt accrocheur, mais ça tourne vraiment trop à l’étalage style "j’ai les bons disques donc je suis crédible" pour ne pas faire grincer des dents, au moins un peu. Très sexy, La Limace possède une bonne mélodie à laquelle les accents lassifs de Marina apportent une couleur gentiment subversive, le refrain s’imprime bien. C’est là un des titres les plus réussis de l’album, notamment parce qu’il a la classe de ne pas s’éterniser au delà de 2’27. De même, La Solitude, chansonnette bucolique et acoustique, passe dans les oreilles sans jamais les écorcher. Sur Bollywood, ça se gâte un peu, parce que là c’est encore du mille fois entendu, mais avec le "trop" devant. C’est du ska mignon, mais ça sonne trop facile, on sent que le groupe est capable d’en composer douze d’affilée sur le même procédé, et c’est génant, parfois, la facilité. L’Avenir En Rupture De Stock, titre un rien désabusé, ne décolle pas vraiment, malgré une ligne de guitare bien ficelée et une basse ronflante du même accabit. Qualités que ne possèdent pas Trop Longtemps Que Tu Erres. "Ma Chanson s’endort sur les routes", qu’elle dit. Oui, en effet.
Ca redresse bien la tête, avec Sur Ma Deuche, qui rappellera des tonnes de souvenirs à quasiment tout le monde, d’une candeur réjouissante, c’est bien enlevé, nonchalent juste ce qu’il faut, avec un peu de reggae, ça groove, c’est festif, du tout bon. Une escapade keupon sur On Y Croit jouit du bien-être induit par le titre précédent, mais pêche par des paroles convenues, et on se dit que peut-être aurait-on gagné à ce que Marousse se fasse plus jusqu’au boutiste dans l’agression sonore. La Diva tente l’excursion électro bon marché, genre Bontempi pour rigoler, mais ça ne va nulle part, ça semble inexploitable en live, sans doute aurait-il mieux valu n’en faire qu’une face B. Stone reprend et le rythme et le caractère électro, et on se demande encore ce que ça fiche là, il y avait peut-être plus simple, pour tenter d’apporter de la variété à un disque qui n’en manque pas spécialement. X-Men revient à un rock’n roll plus traditionnel, et lui profite justement de la faiblesse des deux morceaux qui le précèdent. Néanmoins, ça ne décolle pas vraiment, ça manque de nerf, sans doute la live gommera-t-il ce défaut mais pour ce qui est du disque, on reste encore sur notre faim. Celui-ci s’achève sur un Soleil Hot, le Sea Sex And Sun de Marousse, en quelque sorte, Marina gémit, Bruno Hennequin met du funk, c’est très très court mais c’est pas mal, l’effet escompté est obtenu, ça réchauffe.
Qui Peut Sauver La Reine ? est un disque agréable, mais qui semble parfois chercher sa direction, entre chansonnettes calibrées radio et expériences amusantes qui ne peuvent prendre du relief que dans l’intimité du groupe avec son public. Il manque une certaine unité de ton, comme de son, peut-être une identité plus forte.
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