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mercredi 15 avril 2015
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par Vyvy le 30 octobre 2007
paru le 6 aout 2007 (Because Music)
Des tentacules roses. Un saxophone. Des guitares. Des monstres venus d’ailleurs (nous ne sommes pas seuls….) des clowns, un bébé qui pleure, une bouteille de Ketchup et une caméra super 8. Rien à redire, la pochette de Real Fictional de Twisted Charm en jette. Cela fait bien longtemps qu’un objet aussi… différent, n’a pas atterri sur le bureau.
Des slims turquoises, des paillettes roses, des T-shirt moulants et des yeux fardés. Les Twisted Charm n’échappent donc pas à la dictature du slim ambiante. Mais, mais… l’habit ne fait pas le moine, et le slim le crétin, laissons-leur une petite chance.
Le quatuor (Nathan Doom au chant-guitare-synthés, Dominic Cole à la batterie, John Garley à la basse et Luke Georgiou au saxophone) est anglais. Installés à Londres depuis 2004, ils ont fait une première partie remarquée des Klaxons il y a peu à Paris.
Une petite impression de déjà-vu s’élève. Encore un groupe de New Rave, qui va nous faire sautiller ? Ou quelque chose d’autre ? La bannière post-punk qu’on leur accole dans leurs bibliographies laisse présager un souffle de, non pas de nouveauté, mais d’originalité… Banco !
Tout d’abord, un peu comme les Young Knives, autre groupe post-punk montant, ils ne sont pas des produits de Londres. Ils y ont émigré, certes, mais leur formation remonte au temps de pré-Londres, là-bas, dans des banlieues sordides et aseptisées, Rusden dans le Northompstonshire, que Nathan qualifie aisément, d’ « enfer sur terre ». Un lourd passé donc, qui pendrait telle une terrible épée de Damoclès sur la musique du groupe…Twisted, déformés par cette enfance douloureuse ? L’épisode leur inspirera un lapidaire Clone Baby.
Si on cherche à se renseigner sur les Twisted Charm, on tombera sur des parallèles audacieux (un peu trop) entre leurs paroles et celles, en leurs temps, de grands commentateurs sociaux, tels les Kinks, ou le mouvement punk. La comparaison est un peu trop gentille pour le charme tordu de leurs chansons. Les paroles sont certes un peu cyniques, vindicatives, mais de là à en faire une peinture au vitriol de leur époque...
The media tell us liessitcoms are not fictionalthe characters are realturn off the TV you moron !
Non, ce qui est intéressant avec les Twisted Charms, ce ne sont pas les paroles brutes, mais bien ce qu’ils en font, dans des chansons bien foutues, méli mélo de couches instrumentales et vocales dérangées et surprenantes. Les chansons partent dans tout les sens, que ce soit un saxo qui arrive comme ça, de nulle part, une voix qui s’élève, ou des chœurs éthérés. C’est le genre de groupe où la compréhension des paroles n’apporte pas grand-chose, et d’ailleurs la manière dont Nathan Doom chante (là encore, rappelant Henry Dartnall des Young Knives), avec une voix élastique dont il fait ce qu’il veut, n’est pas vraiment une aide à la bonne compréhension des lyrics.
C’est donc du côté du saxophone (extravaguant à souhait), et de son intégration à la musique du groupe que se trouve la véritable singularité de Twisted Charm. L’album qui en sort est sympathique. Il faut quelques écoutes pour entrer dedans, mais le voyage est agréable. Certains titres sont bien réussis, tels Phoney People ou encore Boring Lifestyles et Socialites. Donc oui, encore un groupe de post-punk anglais chtarbé, et non, ils n’ont pas inventé grand-chose, même pas les slims turquoise, mais qui signe là un premier essai sympathique.
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