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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 11 octobre 2005
Film sorti en 2004 ; 1 h 30 ; Produit par Martin Scorsese pour la série "The Blues"
Cinquième volet de la série de documentaires produite par Martin Scorsese consacrée au blues, Red, White And Blues qui traite du passage du blues des États-Unis en Grande Bretagne au début des années 60, est d’une importance capitale pour tout amateur de cette période musicale.
Grâce à l’heure et demie de film présentée par le réalisateur Mike Figgis, on comprend mieux le choc culturel représenté par la découverte du blues noir américain pour toute une génération de jeunes anglais. Ces jeunes britanniques ont, entre autres, pour noms Eric Clapton, Steve Winwood, Van Morrison, Jeff Beck ou encore Peter Green (c’est une des révélations de ce film que de voir à quel point ce guitariste culte de Fleetwood Mac a, physiquement, mal vieilli !) et ils témoignent tous, quarante ans après avoir, à leur tour, révolutionnés la musique populaire, du choc et de l’influence qu’ont représentée l’arrivée dans leur pays d’artistes comme Muddy Waters ou Johnny Lee Hooker.
Le panorama historique dressé par Figgis dans son documentaire est des plus complets, des débuts du Jazz avec des artistes comme Humphrey Lyttelton et son fameux tube Bad Penny Blues, dont la structure fût amplement reprise par les Beatles dans leur morceau Lady Madonna, à la création des clubs comme le Marquee qui vit se produire les premiers véritables bluesmen anglais : Alexis Korner, Cyril Davis ou encore John Mayall. Est également mentionnée, bien évidemment, la pierre angulaire de ce blues-rock britannique, l’album des Bluesbrakers de John Mayall avec Eric Clapton à la guitare. Ce même Clapton qui venait, quelques mois plus tôt, de quitter les Yardbirds car, explique-t-il dans le film : « J’avais une mission envers le blues dans mon pays, j’étais une sorte d’élu ! » Comme quoi, se faire appeler Dieu trop souvent, ça peut finir par taper sur le système...
Ce film montre aussi très bien le va-et-vient culturel entre les États-Unis et le Royaume-Uni puisque si les bluesmen du delta du Mississippi ont influencé toute une génération d’Anglais à guitares électriques, c’est bien ces mêmes Anglais qui popularisèrent à nouveau cette musique chez l’oncle Sam lors de leurs tournées américaines avec leurs groupes. Des groupes comme Cream ou Them ont bel et bien participé à un véritable « effet boomerang » du son blues (même s’il s’est électrifié entre temps) à travers l’Océan Atlantique.
Red, White and Blues est donc une œuvre passionnante pour comprendre le foisonnement culturel et musical de l’Angleterre à l’aube des 60’s, foisonnement dont la source se trouve au cœur du delta du Mississippi. Notons que les images d’archives et les témoignages des nombreuses légendes de cette époque sont entrecoupés par les performances live d’une sorte de All Star Band, réuni pour l’occasion dans les studios d’Abbey Road, interprétant quelques standards, et qui compte dans ses rangs des pointures comme Van Morrison, Jeff Beck ou encore Tom Jones (oui bon, je sais, Tom Jones, ils auraient peut-être pu s’en passer, mais, il faut dire que quand il est en voix...)
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