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mercredi 15 avril 2015
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par Vyvy le 27 février 2007
paru le 5 février 2007 (V2)
...et on attend avec hâte leur premier long Robbers & Cowards...
C’est ainsi qu’en février 2007 se finissait la critique du dernier EP des garçons de la guerre froide, le réussi We Used To Vacation. Annoncé à l’époque, c’est leur premier album, Robbers & Cowards qui gracie la chaîne, en quête d’une critique lui permettant de paraître aux yeux des lecteurs de B-Side Rock, toujours avides de découverte.
L’opus commence comme son court grand frère par l’excellent We Used To Vacation, on retrouve l’ambiance saumâtre et clinquante de cette histoire contant les (mé)faits et gestes d’un père de famille trop attaché à la bouteille, ruinant sa santé et sa vie conjuguale par la même occasion. Le tout aussi réussi single Hang Me Up To Dry poursuit l’album sur une décidemment bonne foulée. Energique, le titre réveille et anime l’auditeur, notamment de bonnes intentions vis-à-vis du groupe.
now hang me up to dryyou wrung me outtoo too too many timesnow hang me up to dryI’m pearly like the whitesthe whites of your eyes
Les Kids dans un pur esprit de contradiction (à moins que ce ne soit une volonté de varier les plaisirs ? Allez savoir...) après les envolées rythmées du single geignent un Slow It Down sur le titre suivant. On retrouve ici le son unique de ce groupe. La voix de Nathan Willet aïgue, tortueuse et claironnante emmène le combo dans un univers singulier, dont les percussions variées mais omniprésentes montent la charpente et autour de laquelle les instruments « bateau » que sont guitare, basse et pianos prennent un son bien particulier fait d’accroches, d’à-coups. Retombons sur terre et sur Hair Down, on reconnaît là encore un trait récurrent dans l’écriture des CWK, une histoire « réelle », souvent de pathétiques tranches de vies, sans issues, transcrite dans un minimum de mots, utilisant aisément (trop facilement ?) les répétitions. Après, on aime ou on n’aime pas, mais cette tendance d’omniprésence de « refrains » (il est répété 5 fois sur Hang Me Up To Dry par exemple s’estompe parfois...quand l’inspiration éveille dans les œuvres du groupes une nouvelle richesse des lyrics.
C’est le cas de Passing The Hat, dans laquelle un homme vole les résultats de la quête à l’église, pour s’offrir un ticket pour la Baltique, ce qui ma foi, reste une histoire, certes un peu tirée par le cheveux mais fort originale... L’album, assez long (douze titres dépassant presque tous trois minutes et ce largement) se poursuit, présentant dans son parcours quelques perles qu’on se doit de recenser. Un Saint John dynamique, à défaut d’être conventionnel, la chanson presque titre qu’est Robbers à la rythmique joliment tournée... quand bien même les « lalalala » et autres affects de la voix de Nathan sont aptes à nous rappeler un Molko. Mais faisons fi de ces comparaisons, tant rapprocher une musique d’une autre tient au subjectif de chacun, et visons le plus consensuel, la brillance des paroles de ce petit Robbers :
and all this life we’ve glorifiedrobbin’ from the blindit’s not easy, you seedon’t think I don’t know sympathymy victims in my shadowstarin’ back at me
Le reste de l’album s’écoule dans la cacophonie finement orchestrée caractérisant les CWK, au milieu de laquelle on trouve un étonnant God Make Up Your Mind, où xylophones et douceurs s’alterne avec des gros riffs et arpèges. Au final, le groupe a su transformer l’essai de leur joli EP et manufacturer un album d’une grande cohérence, sans pour autant créer avec chaque titre un clone du précédent, passer de l’étapes singles & EPs à celle d’un vrai album avec sa propre personnalité. Au final donc, la critique est bienheureuse, car ce groupe a de l’envergure, de l’aplomb, sans perdre son originalité... Que demander de plus ?
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