Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Arnold le 28 novembre 2006
paru le 2 octobre 2006 (Virgin)
Ça y est ! Renaud est reviendu, quatre ans après sa dernière galette !. Il est sobre, il est amoureux (on le saura), il arrête de fumer et pis surtout, on nous crie partout qu’il a retrouvé son flingue (wahou !). Bref, en tant que fan, je mets fébrilement le disque dans la platine... Bilan : Renaud est amoureux de Romane Serda ! On se demande bien à quoi lui sert ce flingue qu’il a retrouvé.
L’album commence avec le single qui occupe les ondes en ce moment. Avec quelques années de retard, le Renaud tapote sur les bobos. On y retrouve du cynisme, de l’humour, ce qui faisait le chanteur irritant d’hier. Rien à voir avec un bon vieux Camarade Bourgeois bien sûr. Mais quand même, en entendant ça, on se reprend à espérer... Et puis RS & RS déboule et casse tout. Deuxième chanson et le voila déjà à baiser les pieds de sa nouvelle muse. Exit Dominique, bonjour Romane. Et c’est bien là le problème. Tout le disque tourne autour de la blonde Romane. Tantôt il arrête de fumer pour elle, tantôt il se prend pour Galilée et assimile le corps de sa gonzesse à la planète. Le ton est mièvre, dégoulinant d’une espèce de romantisme à l’eau de rose. Je retiens tout de même une petite mention pour le simple mais touchant Danser À Rome où le poète joue avec les anagrammes de son amoureuse.
Les quelques titres qui parlent d’autre chose que de Romane (à savoir sept chansons !!!) ou de sa famille, et qui se veulent un tantinet engagées sont d’une facilité déconcertante ! J’Ai Retrouvé Mon Flingue qui est censée être la suite du cynique et acide Où C’est Que J’ai Mis Mon Flingue [1] n’est qu’une énumération de faits avérés sur lequel tout le monde est d’accord. Renaud enfonce des portes ouvertes : "Bush il est méchant", "Les religions c’est con", "La télé c’est une boite à connerie et à fric"... Wahou ! Tout ce bruit là pour ça ! Je n’ose même pas y croire. On pourrait peut être sauver Elle Est facho. Mais pas plus. Tout cela est vraiment frustrant car on connait le personnage, on sait de quoi sa plume est capable, et on sait que sa réflexion va plus loin que ces simples constatations. Surtout en ces périodes houleuses de pré-campagnes électorales et devant le malaise de la société actuelle.
Musicalement, on touche le fond. Comme pour Boucan D’Enfer, Buccolo fait la plupart des musique. Ça sonne variétoche. Les guitares sont fades quand elles ne sont pas ridiculement bavardes. "Hormis quelques albums, la discographie de Renaud n’est pas réputée pour sa qualité musicale" me direz-vous. Oui, mais là, c’est pire ! On dirait presque du Hélène Ségara... Les titres les plus acceptables sont signés Lanty ou Renaud himself. Mais là encore, ça ne casse pas des briques.
J’avais espéré pourtant... on peut quand même reconnaitre que la version limitée de l’album renferme quelques chansons qui valent vraiment le détour (À La Téloche, Les Filles De Joie, etc...). Mais pour ce qui est de la version simple, ça ne dépasse même pas Boucan D’Enfer ! On ne peut même pas lui trouver l’excuse du retour difficile après des années de galère. Sa plume n’est plus ce qu’elle était, et Jean-Louis Roque [2] manque atrocement. La seule chose vraiment remarquable de cet album (à part deux ou trois titres), c’est la pochette admirablement illustrée par Killofer.
Je t’aime Renaud. Mais là, je peux pas. Laisse béton !
[1] Marche À L’Ombre, 1980, Polydor
[2] Ancien ami du chanteur qui a collaboré à plusieurs albums dont le sublime À La Belle De Mai
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |