Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Aurélien Noyer le 23 septembre 2008
Paru le 16 juin 2008 (Ipecac)
Écrire sur les Melvins est toujours une gageure. Ce n’est pas comme si ce quatorzième album était une révolution stylistique, d’autant que la surprise de l’album précédent s’est estompée. Les deux membres de Big Business, Coady Willis (basse) et Jared Warren (batterie), accompagnent toujours Buzz Osbourne et Dale Crover.
Que dire alors sur ce quatorzième opus ? Une bonne remarque liminaire serait de préciser qu’il s’agit d’un très bon cru, bien meilleur que l’album précédent. Ce dernier était un bon album des Melvins, Nude With Boots est un bon album tout court. Paradoxalement, on pourra le trouver moins créatif, moins osé que (A) Senile Animal. Mais ce paradoxe n’est que superficiel tant les compositions, si elles sont indéniablement très classiques, n’en sont pas moins excellentes. Au lieu d’expérimenter comme précédemment, les deux batteurs se sont concentrés à créer une dynamique rythmique irrésistible, que ce soit en se doublant l’un l’autre (The Kicking Machine) ou en misant sur la polyrythmie que permet la présence de deux batterie (Suicide In Progress).
En outre, le songwriting du groupe a rarement été aussi varié (tout en restant dans l’audible, je vous rassure tout de suite). Des ambiances plombées de Dog Island au heavy blues metal de Suicide In Progress en passant par The Stupid Creep, proche d’un Queens Of The Stone Age période Songs For The Deaf, sans oublier le presque mainstream Nude With Boots, les Melvins se font conciliant sans jamais être racoleurs (Buzz Osbourne ne s’est toujours pas fait couper les cheveux, rassurez-vous).
Malgré tout, espérer une quelconque reconnaissance du public metal à l’encontre des Melvins reste toujours utopique. Ne serait-ce que pour la simple raison que le groupe n’est jamais tombé dans l’esthétique racoleuse macabre-kitsch qui prédomine dans le genre. Ajoutez à cela la volonté manifeste de jouer leur musique sans tenir compte de l’avis d’un quelconque directeur artistique et le fait que la devise de leur label, Ipecac Recordings, est "Making People Sick Since 1999" et vous comprendrez aisément pourquoi les Melvins se trouvent en porte-à-faux vis-à-vis du fan de metal lambda.
A ce point-là de cette chronique, je me rends compte que je viens déjà de me lancer dans une digression qui, si elle est dans la continuité du propos, ne concerne pas spécifiquement l’album. Et pour cause, écrire sur les Melvins est toujours une gageure (je l’ai déjà écrit mais c’est toujours vrai). Alors peut-être pourrais-je préciser que reprendre le Dies Irae tiré de la Symphonie Fantastique de Berlioz était une très bonne idée. Mais c’est bien là tout ce que je pourrais rajouter...
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |