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par Our Kid le 16 janvier 2007
paru le 2 janvier 2007 (Backwater Records)
Belinda Gillett, la trentaine, est une charmante Anglaise au parcours atypique : après avoir joué et chanté dans divers groupes de sa ville d’Ipswich et posté des dizaines de messages pour musiciens, notre amie s’est finalement lancée dans le grand bain. C’est décidé, elle poursuivra sa carrière en solo, accompagnée de sa guitare et elle demandera avis sur ses compositions grâce à son profil MySpace. Le projet prend forme rapidement et le nom de l’artiste parvient jusqu’aux oreilles de la BBC qui l’invite et lui offre ainsi une projection. Bien vu ! Presque dans la foulée, le label local Backwater Records la signe et publie ainsi le premier album de Belinda Gillett, Someone Hates You.
Enregistrés durant l’automne 2006, les morceaux sont bien évidemment des compositions de Belinda. Cette dernière pratique une musique folk comme on sait le faire chez nos voisins britons, soit une production discrète laissant resortir la guitare acoustique et mettant en valeur la voix de la chanteuse. Cette voix non sans rappeler certaines intonations de Joan Baez, voire Sandy Denny (la Janis Joplin anglaise pour résumer) mais qui, à la différence de ces glorieuses références ne possède pas leurs registres : on est en présence de la même voix du début à la fin de l’album (comme Dylan, diront certains) et, finalement, on reconnait d’emblée ses chansons, ce qui ne déservira sûrement pas Belinda.
Ce qu’elle chante ? Des petites histoires, ses sentiments, son enfance, ses espoirs mais toujours avec sa propre poésie (The Girl Who Disappeared) ou bien des termes parfois crus comme sur Mean Red, accompagnée de sa guitare avec une orchestration en fond sonore (batterie, basse et parfois un accordéon ou quelques notes de Gibson).
Un accordéon ? Comme Fairport Convention ? Eh oui, il y a des influences que l’on ne renie pas. Dear Life est bien dans le style de l’ex-bande à Thompson avec un xylophone apaisant et même le morceau inaugural, Bite Back, laissait entrevoir une musique proche de, à tout hasard, Decameron. En parlant d’influences, on perçoit ici et là un morceau d’ombre de Jeff Buckley ou Nick Drake mais, sans tomber dans la vulgaire copie, on peut dire que l’ensemble est plutôt réussi, d’autant plus si l’on considère que ceci est le premier effort studio de l’artiste qui est également impliquée dans la production.
Au passage, on notera la pochette qui traduit parfaitement le contenu du disque : des illustrations toutes noires comme pour suggérer la couleur de certaines idées de Belinda, des enfants se tenant la main comme durant les jours heureux de l’enfance et le visage de l’artiste à moitié masqué comme pour conserver le mystère... ce qui n’est pas le cas de la piste cachée du disque, Mantra, qui s’est faite découvrir sans forcer et qui conclue Someone Hates You.
Au final, un disque honnête, personnel, qui ne fait pas de vagues mais qui a le bon goût de remettre de la viande dans le broyeur du folk anglais et qui sera à coups sûrs accompagné d’une suite.
Seule certitude : personne ne le déteste.
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