Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par one minute in the dream world le 5 mai 2009
Superbe affiche en cette soirée de mars, dans une salle de la Cartonnerie copieusement garnie, ce qui peut se comprendre vu la qualité de l’affiche proposée, qui inclut tout de même trois espoirs français en voie de confirmation, voire même déjà plébiscités en ce qui concerne le groupe de José Reis Fontao.
C’est aux clermontois d’Elderberries que revient l’honneur d’ouvrir le bal et ma foi, force est de constater que le groupe multinational (basé entre France, Royaume-Uni et Canada) s’en sort, malgré sa jeunesse, avec les honneurs. Rock’n’roll en diable et profitant du charisme du chanteur Chris Boulton (qui, me voyant chanter, m’a pointé du doigt en signe de reconnaissance, ce qui m’a valu les regards interrogatifs du public) les jeunots allaient nous régaler d’un patchwork efficace des morceaux de leurs deux albums, joués sans temps morts et la rage au ventre, avec la conviction et la détermination des plus grands. It Doesn’t Really Matter, Au Bikini ou False Acquaintance, entre autres bombes power-pop, allaient emporter l’adhésion d’un public globalement lui aussi très jeune, de même que les titres d’un premier opus plus hard dans ses tonalités. Sur scène, l’alternance entre les deux fonctionne bien et l’on remarque que quelle que soit l’option choisie, l’énergie et la maîtrise sont de mise.
Excellente introduction donc, pour ce trio offert en pâture aux rémois, et autres, présents ce soir-là.
Suite à cela, Adam Kesher et son rock tantôt cold, tantôt électro, singulier et prenant, allait confirmer la bonne impression laissée par leurs prédécesseurs et plonger l’auditoire dans une atmosphère qui leur appartient, profonde et tourmentée, insufflée de main de maître par un chanteur habité et des musiciens au diapason de celui-ci. Les deux claviers, plus présents que les guitares, néanmoins significatives dès lors qu’elles entrent en scène, dotent les morceaux des bordelais d’un habillage sonore obscur, qui alterne les rythmes avec brio et ce au sein, parfois, d’un seul et même morceau. Et quand le groupe laisse libre cours à ses rythmes débridés, son rock assez « dark », dont le seul élément de comparaison serait celui de Poni Hoax, séduit et envoûte autant que dans ses moments les plus posés ou pour être plus précis, faussement sereins. Une prestation remarquée donc, dans un registre différent de celui des Elderberries et qui, en marquant cette différence, allait justement s’en avérer complémentaire dans le cadre de cette soirée. Petite mention pour des titres comme Irène ou Feel You In My Arm, perles issues du single An Allegory Of Chastity, tout en signalant la cohérence et la très bonne tenue de l’ensemble.
A peine le temps de se remettre et d’échanger sur le contenu de ces deux shows que débarquent les désormais illustres Stuck In The Sound, emmenés par un José Reis Fontao comme à l’accoutumée survolté. Titres marquants à la pelle, joués au taquet, son presque noise en certaines occasions, assortis d’un jeu de scène tout en mouvement : les parisiens sont de toute évidence dans leur élément dès lors qu’ils investissent les planches. Un certain nombre de titres du petit dernier, Shoegazing Kids, sont joués, de même que certains morceaux de Nevermind The Living Dead, dont l’inénarrable Toy boy sur lequel, cette fois, c’est une jeune rémoise partagée entre enthousiasme débridé et timidité adolescente qui a l’honneur de partager le micro avec José. Celui-ci, repérant mon t-shirt à l’effigie du groupe, m’adresse ensuite ce qui sera mon deuxième signe de reconnaissance de la soirée, avant de se replonger de plus belle dans l’exécution d’un set parfait. Et si ma préférence va à des morceaux comme It’s Friday ou Shoot Shoot, force est de reconnaître que Ouais, Teen Tale ou Dirty Waterfalls, ou encore Never On The Radio et Don’t Go Henry suscitent un état proche de l’hystérie sur le parterre de fans massés devant la formation.
Avec, en prime, la « blague pourrie », dixit José, du batteur François, sur la ville de Reims (elle a à voir avec une chanson signée Gainsbourg et chantée avec Jane Birkin, à vous d’en déduire la teneur), et les frasques scéniques d’Ernie le bassiste et Manu la guitariste (on se demande même comment celui-ci arrive à rester en condition, au vu de l’énergie dégagée lors de chaque concert), les Stuck font mouche, une fois de plus, et conquièrent une salle débordante de joie. Grand groupe, ai-je envie de dire, même s’ils s’en défendent, ce qui est tout à leur honneur. En outre, ces quatre-là sont étonnamment accessibles, loin de l’attitude de rock stars développée par certains, d’une modestie à toute épreuve, et adorent leurs fans.
Pour conclure, une soirée qui aura tenu toutes ses promesses, et la confirmation du statut de chacun des groupes impliqués, dans une salle de la Cartonnerie que je considère comme l’une des meilleures, en termes de son et de configuration, de l’hexagone.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |