Suite à un Never Play Cowboy In An Indian Shop déjà remarquable, les Belges d’Asking Sally affirment à nouveau leur amour du rock 90’s sur ce nouveau disque différent et tout aussi probant. On est ici proche du Diabologum de #3, un titre comme Another Subway Romance, les toulousains étant même cités dans la chanson, faisant étalage avec brio de la capacité qu’a le groupe à œuvrer dans un rock heurté, plombé et faisant usage du spoken-word.

Sur Our World, Asking Sally se fait chaloupé et menaçant, vicieux dans le climat imposé, et introduit de belle manière un opus de caractère, individuel et résultant avant tout d’une démarche réfléchie et maîtrisée.
A la fois fin et plein d’allant, l’univers du trio accroche et affiche une variété stylistique bienvenue. En atteste ce Lifted Pause touchant simultanément au rock, au hip-hop et à une forme de rock métal éloigné, fort heureusement, de celui du déplorable panier de crabes néo incluant des formations telles que Mass Hysteria, pour ne citer qu’eux.

Enfin, pour achever sur une bonne note, cet album court mais marquant, parsemé d’interludes intrigantes, traitant de la vie dans le métro, Chatterley Station (are you a metrosexual band ?) livre une trame rock féline et alerte, presque mécanique comme la musique de 69 (duo français constitué de deux ex-Sloy), largement aussi convaincante que ce à quoi elle succède. Et paradoxalement, ce procédé lui permet de s’affranchir de l’influence du groupe mené jadis par Armand Gonzalez, trouvant une voie originale et creusant le sillon d’atmosphères singulières et superbement élaborées.

Asking Sally parvient donc sur ce second effort à affirmer une identité sans cesse renouvelée, fruit d’une prise de risque constante et salutaire, et qui laisse déjà penser qu’à l’occasion de leur troisième production, la surprise, et l’excellence, seront à nouveau de mise.