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par Emmanuel Chirache le 13 juillet 2010
À paraître le 23 août 2010 (Because Music)
Difficile de juger les Klaxons. Autant le groupe peut agacer, autant il possède une once de talent qui ne se laisse pas facilement saisir d’entrée de jeu. Bien entendu, le côté hype du rejeton n’aide pas à poser sur lui un regard objectif, surtout si l’on considère attentivement le genre auquel on l’assimile, à savoir la new rave, cette étiquette marketing navrante. Ajoutez à cela les sweats capuche ridicules et les cheveux coiffés au Grafic gel de Garnier et vous obtenez un contexte qui pèse dans la balance et ne joue pas en faveur de Jamie Reynolds (chant et basse), James Righton (chant, synthé et basse) et Simon Taylor-Davis (guitares et chœurs). Aujourd’hui, un peu de recul ne fait pas de mal.
A l’origine des Klaxons était le bruit. Une espèce de cacophonie lyrique emportée par les voix de haute-contre du trio, qui sortait Myths of the Near Future en 2007. Un disque étrange, détestable et brillant à la fois, en fonction de l’heure et du lieu d’écoute. A l’’impression de bordel innommable qui frappait d’abord l’auditeur succédait ensuite un intérêt prononcé pour cette façon de maîtriser le chaos que le groupe démontrait, pour cette emphase grandiloquente qui piquait ici ou là la curiosité. Inutile de le nier : Atlantis To Interzone, Golden Skans, Totem on the Timeline, Gravity’s Rainbow, sont de bonnes chansons. Lorsqu’on passe au-delà du bruit, la mélodie des morceaux s’impose soudain, d’autant mieux peut-être qu’elle est mise en valeur par le mur du son klaxonien, la puissance grésillante des amplis, la saturation excessive de la basse et des guitares. Rien de bouleversant au final, mais de quoi contenter ses oreilles.
En 2010, le groupe remet le couvert. Mur du son 2, ou Surfing The Void, sort au mois d’août. Plus sombre, plus "doom", plus prog, paraît-il. C’est un peu vrai. Et toujours cette basse écrasante, compensée par les chœuts hauts perchés de nos trois amis, tantôt énervants, tantôt prenants. Bien luné, on appréciera gentiment ce nouvel opus, qui s’ouvre sur Echoes, le single de l’album. On peut cependant se demander si c’est le meilleur choix, puisque The Same Place paraît bien plus accrocheur, plus lumineux, moins épuisant (ce mur du son ne se prescrit qu’à petites doses, sans quoi la santé mentale de l’individu est menacée), une vraie réussite. Avec la chanson titre Surfin The Void, on retourne à l’hystérie totale klaxonienne. Pas forcément désagréable à condition d’être sous cocaïne ou ecstasy. Suivent quelques plages dispensables, avant que Twin Flames ne réveille un chouïa notre intérêt.
A cet instant, le cerveau faiblit. Dommage, car Flashover fait partie des meilleurs moments du disque, violent et mélodique. Le titre aurait dû faire son apparition plus tôt, car l’auditeur commence déjà à saturer. Un disque des Klaxons ne PEUT pas s’écouter du début à la fin, c’est clair. Pause. Pffiou, je retire mon casque, là, excusez-moi. Un efferalgan, vite. Bon, quoi de neuf sur le net ? Tiens, marrant, une vidéo sur Iker Casillas qui embrasse sa copine... elle est canon quand même, Sara Carbonero. Je suis sûr que Brice la kifferait.
Bon, restent juste deux chansons pour terminer. On aime bien Future Memories et son break vers 2’20", un peu moins Cypher Speed. Bref, les Klaxons nous ont livré un disque mi-figue mi-raisin, qui ne nous emballe pas sans pour autant nous insupporter. On continuera d’écouter The Same Place et Flashover notamment. C’est déjà pas mal.
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