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mercredi 15 avril 2015
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par one minute in the dream world le 29 mars 2010
paru le 29 mars 2010 (Sub Pop/PIAS)
Il est de ces albums qu’on ne peut que chérir, tant ils représentent et mettent en son un courant, ou une époque, les deux étant d’ailleurs souvent liés, qu’on a particulièrement appréciés.
C’est le cas ici avec ce premier "vrai" album des Dum Dum Girls, quatuor féminin issu de Los Angeles, dont la noisy-pop légèrement shoegaze fait merveille et évoque nos délicieuses 90’s et leur cohorte de groupes de cette mouvance, de même que des groupes d’avant et d’après comme Slits ou Raveonettes. L’album, court (moins de trente minutes) et incluant des chansons en nombre idéal (tout juste onze, dix d’entre elles se situant entre les deux et les trois minutes), est de plus dans le bon format, et démarre pieds au plancher avec It Only Takes One Night, morceau introductif digne des meilleurs moments initiés par un certain duo danois. Des mélodies pop soignées suivent le flux d’une trame noisy alerte, cette entrée en matière définissant fidèlement le style du groupe. Bhang Bhang, I’m a Burnout et sa batterie saccadée, avec ses guitares simples mais jouissives, réitère le procédé et il résulte de cela d’imparables chansons, la voix, charmeuse, ajoutant à l’intérêt éveillé par les Dum Dum Girls. Les filles appuient ensuite sur la pédale noisy, de façon plus vive et alerte encore, sur Oh mein M et son chant en allemand, puis Jail La la et son refrain immédiatement mémorisable. Et si elles modèrent la vitesse d’exécution sur Rest Of Our Lives, le rendu n’en est pas moins intéressant. Au contraire, il permet de se rendre compte que Dee Dee , Jules, Frankie Rose et Bambi réussissent quel que soit le chemin emprunté, et apportent une diversité, tout en restant dans le cadre noisy, à un opus auquel une linéarité trop prononcée aurait pu porter atteinte, quand bien même chacun de ses titres s’avère irrésistible.
Yours Alone l’est donc, en usant d’ingrédients simples qui, couplés aux bonnes idées des Californiennes, forment donc un ensemble séduisant, au contenu tout aussi digne d’intérêt que Blissed Out, sorti peu de temps auparavant en...cassette. La joliesse pop de Blank Girl, de même que la dualité vocale qui le caractérise (Brandon Welchez y intervient à la guitare et au chant, ce qui donne à cette plage un petit côté Vaselines diablement accrocheur), confirme la valeur des protégées de Sub Pop, puis I Will Be, aux relents shoegaze discrets, réinstaure ce rythme vif et sans fioritures. C’est aussi le cas de Lines Her Eyes et de façon générale, la présence sur plusieurs morceaux de Andrew Miller et Nick Zinner renforce le pouvoir de séduction des guitares. On aimera aussi grandement le rythme spasmodique de Everybody’s Out, aux six-cordes presque surf, et partant de là, il va sans dire que ce I Will Be étincelant risque fort de tourner sans relâche sur nos platines, en raison de sa qualité, omniprésente, et d’un format, comme écrit plus haut, qui lui permet de ne jamais lasser ou baisser en intensité.
En outre, il prend fin sur un Baby Don’t Go délicat...qu’on pourrait qualifier de "long" (près de quatre minutes), dans un climat dream-pop magnifique et qui complète avec à-propos le panel de ce groupe aux premiers efforts, donc, sacrément bons.
Un disque qui marquera à mon sens une mouvance en plein renouveau ces derniers temps, et dont on aura très certainement grand-mal à se passer, à l’image, dans un registre assez proche, de ceux de The Pains Of Being Pure At Heart ou, dans une option plus "sonique" encore, A Place To Bury Strangers.
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