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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 13 décembre 2005
paru le 18 octobre 2004 (Sire / Warner)
Talking Heads ! À la lecture du livret intérieur de cette somptueuse réédition, c’est bien peu que de dire que tout le petit monde de l’underground new-yorkais puise son inspiration chez ces quatre anciens étudiants au look vitrifié. On y retrouve par exemple Ira Kaplan (Yo La Tengo) et Doug McCombs (Tortoise), qui n’en sont pas les plus mauvaises représentations, se répandre en éloges sur l‘influence de ce groupe dans leurs musiques respectives. Car, il faut bien dire que de 1977 (Love -> Building On Fire produit par Tommy Ramone) à 1988 ((Nothing But) Flowers produit par Steve Lillywhite), leur répertoire était hors-norme. Un calypso new wave ? C’est possible (Uh-Oh, Love Comes To Town) ; un soul new wave ? Toujours disponible (Take Me To The River) ; un goth-indus-funk ? Déjà présent (Memories Can’t Wait) ; un gospel tribal ? Bien évidemment (Road To Nowhere) ; une jazzy world ? Pourquoi pas (Blind).
Ce brassage des styles qui a longtemps fait passer la formation américaine pour une mixture entre David Bowie et Queen - en plus heureuse et plus cérébrale - est la véritable caractéristique d’un groupe qui restera toujours plus visionnaire qu’un Paco Rabanne en plein délire façon fin de siècle. Développant au départ une new wave bien dépouillée, le groupe n’a pas hésité (à l’aube des années 80) à embrasser des courants musicaux louchant vers le tiers-monde (au sens premier du terme), c’est à dire vers des notions musicales largement ignorées des hôtes de l’Oncle Sam.
La vraie fracture dans la musique du groupe apparaît ici lors du titre Houses In Motion. Dès 1982, désireux de dépasser le cadre de la stricte pop psychotique des débuts, le groupe de David Byrne s’acoquine avec la musique funk, embauche un bassiste funk (Busta Jones), un guitariste funk (Adrian Belew) et décide de découvrir le monde en musique, un peu à la manière de The Clash avec la doublette Sandinista ! /Combat Rock. De nombreuses autres pointures ont épaulé le groupe parmis lesquelles Brian Eno (LE cinquième membre de Talking Heads), Mory Kanté et Johnny Marr (guitariste de The Smiths). Cette compilation a le mérite de remettre le combo à sa juste place et d’apporter un aperçu musical d’une formation injustement réputée pour être un groupe à albums. Dont acte.
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