Murray Lightburn et les siens reviennent en France pour un concert unique à Paris. Autant l’avouer tout de suite... Leur nouvel album Gang Of Losers est presque une déception comparé au superbe No Cities Left que nous avait offert le groupe en 2004. Non qu’il soit mauvais, loin de là. Mais l’attente était si grande, que dès les premières écoutes du disque, l’absence évidente de tubes faisait cruellement défaut. Cela ne m’empêche pas d’être ravie de voir une fois de plus le groupe canadien, dont les performances scéniques sont, par contre, souvent très convaincantes.

The Dears

© Tami

Les membres des Dears investissent lentement la scène de la Maroquinerie sur leur morceau Sinthtro. Le set débute par Ticket To Immortality et sera ensuite essentiellement composé de chansons de Gang Of Losers. Le groupe continue avec Bandwagoneers (dont l’introduction me fait toujours curieusment penser au Be My Baby des Ronettes) et enchaîne avec le très dansant Whites Only Party. Les morceaux se révèlent en live et sont bien plus accrocheurs que sur disque mais il manque toujours ce petit quelque chose qui font que les chansons des Dears sont uniques et sublimes.

La réaction du public est encore plus chaleureuse aux premières notes de Lost In The Plot. L’enthousiasme ne fera que s’accroître avec d’autres titres de No Cities Left. Ce petit quelque chose qui leur manquait en début de concert, ils semblent l’avoir trouvé. Le chanteur introduit seul The Second Part (un bijou de plus de sept minutes dont seul le groupe a le secret) à la guitare et l’intensité du morceau ne fait qu’augmenter au fil des minutes où la voix de Murray Lightburn se fait tantôt plus « violente », tantôt plus douce. Suit un pur délice mélodique à entendre, Never Destroy Us. Une chanson, ponctuée par les chœurs très sages des claviéristes, qui commence d’abord calmement et qui finit par un délire musical saturé mais toujours bien maîtrisé.

Murray Lightburn et Natalia Yanchak

© Tami

Les Dears poursuivent avec We Can Have It, qui permet d’apprécier pleinement la voix romantique du chanteur et 22 : Death Of All The Romance, le duo entre Murray Lightburn et sa femme Natalia Yanchak. La parenthèse No Cities Left se referme. La fin du set est de nouveau consacrée à Gang Of Losers et la prestation du groupe reste tout aussi intense et splendide. Leur dernier album contient finalement de bien jolies perles telles que Hate Then Love et Fear Made The World Go Round. Les Dears quittent la scène après un long morceau instrumental. Le chanteur remercie le public et confesse qu’il n’aurait jamais imaginé un jour, il y a quelques années alors qu’il vivait au Québec, se retrouvait dans cette salle parisienne quasi-pleine. Les spectateurs se dispersent et quittent la Maroquinerie. Quelques membres du groupe viennent à leur rencontre et improvisent une séquence de dédicaces.

Set-list :