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mercredi 15 avril 2015
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par Oh ! Deborah le 10 mai 2006
paru en 1991 (PIAS Records)
The Legendary Pink Dots ont composé pas moins de 24 albums et 1 EP en 25 années d’existence. Ils laissent derrière eux une carrière prolifique qui, malgré ses insuccès, constitue une référence importante dans la musique atmosphérique, et surtout psyché-gothique. The Maria Dimension est cité comme un des albums les plus représentatifs du groupe.
Le mélange des styles reste un des exercices les plus risqués. On a souvent entendu des albums si disparates qu’il est difficile de ne pas les confondre avec des fourres-tout pouvant se révéler désordonnés ou impersonnels. Ce n’est pas le cas des Legendary Pink Dots qui détiennent une palette impressionnante de sonorités en tout genres dont la disposition n’est jamais laissée au hasard. Parfois industrielle, electro ou pop psychée, leur musique n’est jamais ampoulée. Elle crée un petit royaume intimiste où il est bon de contempler.
Des instruments tels que le synthé mais aussi la cithare, la flûte, la lyre ou le piano sont distribués par petites touches qui se répètent et se croisent pour former une atmosphère surprenante et progressive. Un saxo complète certain morceaux d’une savoureuse ambiance nocturne, et la voix touchante ou perfide d’Edward Ka-Spel (qui n’est pas sans rappeler celle de Syd Barrett) chante des contes ou des métaphores pertinentes dont la magie se conjugue avec violence.
Le groupe dilue ses mélodies cotonneuses dans un mysticisme noirâtre qui vient semer l’étrangeté avec Evolution, ses percussions et son invitation à la cérémonie tribale. Viennent s’ajouter quelques voix martiales sur le bouillonnant Fourth Secret. Mystère, pêle-mêle vaudou, tout comme sons urbains, malsains et lancinants ornent certaines plages pour leur donner une substance onirique et enténébrée du plus bel effet. Et puis il y a ce Pennies For Heaven dont il est difficile de sortir indemne, superbe et sombre ballade se terminant sur un orgue ensorcelé, des rythmes militaires et des cuivres solennels très bien introduits.
Malgré ce coté messe noire, les Legendary Pink Dots ne pourraient intéresser n’importe quel goth du coin et restent inclassables. Cette ambiance peut déplaire et l’album n’envoûte pas sur toute la longueur mais il ne peut laisser indifférent. On devine un potentiel, une bonne maîtrise expérimentale qui donne envie de persévérer dans l’écoute de ce groupe qui est là, depuis 1980.
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