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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 13 mars 2007
paru le 12 février 2007 (Counter)
On ne peut que s’incliner devant Hugo Cassavetti, qui par ailleurs dispense certainement l’analyse la plus fine en terme de rock critique dans le petit hexagone. Si l’on pense immédiatement, à raison, que Pop Levi flirt avec Prince, c’est bel et bien le glam rock de Marc Bolan et de son T-Rex qu’il ramène à la vie (l’ouverture de Dollar Bill Rock semble tout droit sortie d’Electric Warrior). Ou comment faire un remake de Jurassic Park en mode rouge à lèvre seventies. Rassemblé avec les os que l’on a retrouvés, le reptile sort du musée et remue furieusement, à l’image d’une double introduction amphétaminée, charge sonnée par une batterie (Sugar Assault Me Now) prête à monter sur le ring. Une piste qui n’hésitera pas une seconde à vous décocher un crochet en pleine mâchoire pour peu que vous ne soyiez pas bien réveillé.
C’est en partie cela que l’on aime chez Pop Levi, qui nous avait laissé sur Blue Honey, E.P. quelque peu irrégulier mais des plus prometteurs. Une louche à paillettes d’éclectisme et un goût pour ce qui n’est pas forcément réutilisé souvent ces derniers temps, et le personnage, d’un coup de baguette magique (des plus obscures) expose une vision de la musique qui ne ressemble à rien, tout du moins à rien qui ne se fasse actuellement. Oubliés le temps d’un album les ingrédients à succès placardés sur des kilomètres de rayons "nouveautés" et "indépendants" à la FNAC ou Gibert Joseph, place à une excentricité débridée relevée d’un regard ahuri et d’un petit bouc.
Le britannique et son album, qui pêchent un tantinet par l’irrégularité de l’E.P. - en réalité essentiellement Skip Ghetto et See My Lord, morceaux qui paraissent dispensables au regard du reste - qui les précédait, parviennent néanmoins à boucler cette succession de onze pistes aux influences les plus diverses haut la main. Ce qui étonne, c’est cette réjouissante capacité du personnage à faire se succéder pop, funk, guitare psychédélique (les parties de six-cordes de Blue Honey passées à l’envers) ou encore folk tout en imposant à chaque fois la même griffe. Disons-le une fois pour toute : si à chaque fois on reconnaît un petit quelque chose d’un tel ou d’un autre, on sait cependant immédiatement que l’on est agité par Pop Levi. Ce qui pourrait paraître anodin est pourtant la marque du talent et de la qualité de notre artiste.
Dans ce style inlassablement dansant et survitaminé - à l’image du chef-d’œuvre Pick-Me-Up Uppercut, de son très second degré ridicule "one, two, one, two, three, four !" en guise de lancement et de son décalage d’accent ("I see you la-ter") -, The Return To Form Black Magick Party, en sus d’avoir un titre qui laisse, tout comme cette phrase, à bout de souffle, est incontestablement le disque qu’il faut avoir au moins écouté de ces derniers mois.
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