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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 5 juin 2007
paru en janvier 2006 (Reverb Records)
Bienvenue dans les contrées envoûtantes du shoegazing made in Portland, Oregon. On décolle, on prend de l’altitude, on plane à en perdre haleine. To Where You Are, seconde salve du quatuor éclectique, tisse sa toile et s’étend, plaçant sur un piédestal une voix féminine eighties qui donne par moments une dimension divine à la formation underground.
Cette voix entêtante, dont l’effet lisse s’impose en décalage des standards du genre, c’est Kaitlyn ni Donovan, également artiste solo et poétesse à ses heures perdues. La lead guitare lancinante est elle dans les mains de Clint Sargent, scénariste et réalisateur pour le vivier "indépendant" qui grouille sous ses pieds. Si l’on peut se demander si Luke Starhota (percussions) et Aaron Overstreet (basse) font quand les deux précités batifolent sur d’autres scènes, le mystère relatif aux trois années nécessaires à l’enregistrement de l’album est levé...
Sargent et Strahota, fondateurs du groupe sur les cendres de The Bella Low (ancienne terre d’accueil de Jsun Adams de The Upsidedown), après avoir épuisé deux producteurs, ont en revanche atteint un son faussement facile qui prend toute son ampleur et son originalité alors que les écoutes se succèdent. Des étendues défilant sous nos oreilles de Sun Baby au petit clavier kitch de Cool Green en passant par la maîtrise vocale du parfaitement poppy Invitation, le monde que le quatuor nous fait visiter évite la plupart du temps la répétition (à l’exception de l’enchaînement Love Is Blinding - Chinese Letter peut être).
Nocturnal est la preuve parfaite du contrôle de leur sujet par The High Violets, qui relèguent la voix à un fredonnement lointain pour laisser place à un instrumental épique. De façon plutôt surprenante, point de "temps perdu" en morceaux interminables, tout est condensé en neuf mouvements et moins de 35 minutes : la pièce est brève mais une. On prend place au début du disque, on descend à la fin, le voyage est ainsi.
En espérant que la suite ne prennent pas trois années de plus, le second opus de ces proches des Dandy Warhols, s’il semble parfois fuir par la partie vocale, fait partager une expérience qui s’enrichit avec la répétition. Les difficiles se contenteront d’écouter les guitares distordues et étirées à l’envie, véritable coup de fouet au shoegazing.
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