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par Giom le 1er mai 2007
paru le 7 mai 2007 (City Slang / Coopérative Music)
Et un nouveau groupe de Montréal ! Un de plus... [1] Mais attention, celui-là fait honneur au particularisme québécois en chantant dans la langue de Racine. Pourtant, rien écarte Malajube de cette nouvelle scène tant les mélodies acérées et incisives de leur deuxième album, Trompe-L’Oeil, s’inscrivent dans la branche créée par les regrettés Unicorns, il y a maintenant un petit moment.
Alors Malajube, improbable chaînon manquant entre The Arcade Fire et Les Cowboys Fringants ? Nous n’irons pas jusque là tant les textes de Malajube n’ont pas le piquant caractéristique des artistes francophones québécois. En revanche, la similitude avec Arcade Fire est assez évidente. Le groupe de Win Butler ne s’y est pas trompé puisqu’il a invité notre quatuor à être sa première partie sur une bonne partie de ses dates européennes. Les petits chanceux ont donc pu les voir à L’Olympia récemment.
Malajube en est à son deuxième disque. Formé en 2003, le groupe avait publié en 2004 le déjà bon mais difficile à acquérir Le Compte Complet sur le label Dare To Care Records, fondé par un membre de The Dears. Trompe L’Oeil ne s’éloigne que très peu des compositions du premier disque mais devrait bénéficier de la mode montréalaise pour réussir chez nous, l’argument linguistique aidant. Car il y a quelques belles choses bien plaisantes sur ce disque animé d’une pèche jubilatoire. Le titre Montréal - 40° fera sourire, l’intro au piano de Ton Plat Favori sautiller, les riffs de guitare en général sur le disque sont accrocheurs.
Bref, Malajube, c’est sympa, frai , léger... Un bon groupe pour les apéros estivaux, histoire de chauffer une soirée avec la dernière découverte du moment trop cool... mais bon nous n’irons pas plus loin. Car, on trouve quand même de sacrés passages à vide sur ce Trompe L’Oeil comme cet enchaînement en deuxième partie de disque des titres Fille À Plumes et Casse-Cou à vrai dire assez inaudibles et proches d’un bon vieux capharnaüm à guitares. Heureusement, le niveau est vite remonté avec Étienne D’Août et l’album se clôture de façon plus digne. Enfin, le niveau du disque est trop inégal pour vraiment convaincre.
Et les textes ? Puisqu’ils sont en français, sont-ils à savourer pour nous franchouillards réactionnaires à la mondialisation anglophone ? En demi-teinte également. On appréciera le piquant de certains titres comme le déjà cité Montréal -40° à l’ironie un brin cynique :
Oh MontréalT’es tellement froideUne ours polaire dans l’autobusJ’m’inspire du pirePour m’enrichirEt je t’aime tellement que j’hallucine
Sinon pour le reste, ce n’est pas de la grande poésie.
Enfin, le groupe selon certains dires reste à apprécier sur scène grâce à l’enthousiasme communicatif qu’il procure à son public. Essayez donc, on murmure déjà que la formation repasserait par nos contrées en mai et juin 2007. Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenus, hein ?
[1] Pourtant, on vous en avait déjà parlé, souvenez-vous !
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