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mercredi 15 avril 2015
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par Our Kid le 15 novembre 2005
sorti le 1er mars 2005 (Dead Bees)
De son visuel laid sorti tout droit du fond de la poubelle en passant par son titre crétin, tout laissait à penser que Rick Bain finirait là où fut prise la photo illustrant la pochette de son album. Force est de constater - s’il fallait encore le démontrer - que l’on ne juge pas un livre à sa couverture, et encore moins si son titre est repoussant.
Car, allons droit au but, Rick Bain nous fournit ici un disque largement écoutable, frais et aux mélodies accrocheuses, dans la plus pure tradition pop. Ce n’est pas un hasard. Originaire de l’Oregon, Rick Bain semble avoir été bercé durant toute son enfance par la pop de la côte ouest : après s’être fait les dents en reprenant, seul, ni plus ni moins que l’intégralité du chef-d’œuvre de The Beach Boys, Pet Sounds en 1997 (il fallait oser !), il se retrouva ensuite dans un groupe indie à forte teneur en pop avant de former Rick Bain and The Genius Position pour un premier album en 2000. Acclamé par les critiques locales, invité aux tournées des Dandy Warhols et autres The Brian Jonestown Massacre, Rick Bain trouve tout de même le temps de publier en 2005 Virtual Heavy Pet.
Le parcours de l’artiste influence évidemment le contenu de ses productions et on entre d’emblée de plein pied dans le rock avec Welcome To My Daydream et ses riffs bien sentis, un morceau idéal pour ouvrir, mené par des percussions bien présentes et un final à l’orgue semblable à celui sur Sunday Sunday de Blur.
En comparaison, la piste suivante, Is This That Hard, est plus douce, sûrement à cause du piano qui offre un côté psychédélique à l’ensemble, comparable à celui que l’on retrouve chez Tomorow. Les harmonies vocales rappellent par moment Mathilda Mother de Pink Floyd première mouture et on jurerait entendre Maggie Mae de Rod Stewart !
Autres preuves que les influences sont parfaitement digérées, Middle Man, qui reprend carrément l’intro du Waiting For The Man du Velvet Underground, une intro décidément à la mode puisqu’après Bain, Oasis s’y essaiera également. Cependant ce morceau présente des aspects plus originaux, eux, qui se traduisent par de bonnes parties de six cordes supportées par une rythmique inspirée. Rick Bain sait également pratiquer de furieuses intros rock, comme le prouve Comin’Round, qui lorgne plus vers Seattle et Soundgarden. On imagine le résultat sur scène et on se dit que le petit Rick Bain a trouvé le titre adéquat. Qui dit pop dit ballade et Virtual Heavy Pet n’échappe pas à la règle avec Amy Jane et son refrain plaintif voire suppliant, que l’on retrouve accompagné d’un clavier, comme l’ensemble de l’album d’ailleurs. Une autre douceur sentimentale et l’on se trouve confronté à Black Apple Orchard, une bien belle pièce psychédélique, semblable à The Last Ride de Johnny Marr, gorgée de toms discrets car dissimulés derrière des arpèges de guitare issus du Julia de l’album blanc des Beatles. Lennon, car c’est de lui qu’il est question, semble avoir inspiré Bain au point qu’il emprunte la rythmique de I Don’t Wanna Be A Soldier.
Black Apple Orchard démontre néanmoins le savoir-faire de Bain, habile cuisinier, doté d’une voix charmante et variée appropriée à différents types d’ambiances (pas comme Molko donc). Une intro au bottleneck et nous voici avec la bluesy Sorrow River, chargée d’émotions et qui complète le panel des compétences de Bain en le montrant ici dans le plus simple élément, sa guitare et sa voix. Touchant. On reste dans le registre blues avec How It Comes To Be That Water Runs et ses harmonies à la CSN avant de clore l’album en beauté sur Unchained Anti-Melody, un final exquis qui prouve que Bain est décidément bien plus que la première partie des Dandy Warhols.
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